.
.
.
.
.
.
.
Tu es monté plus haut
que la cime des arbres :
ce n’était pas le ciel
mais un espace sans nom
qui te renvoyait
vers des visages enfouis
au creux de leur absence.
.
Prélude sans aucun doute
à quelque orage en germe
et qui mettrait le feu
à une traversée
aussi brève qu’illusoire.
.
.
.
Serais-tu ce voyageur
qui aborde des rives
aux noms tenus secrets ?
.
Serais-tu celui qui se résigne
à répéter des mots
usés jusqu’à la lettre
et qui pourtant avance,
soucieux dans sa démarche
d’imposer son absence
pour affirmer enfin
sa grande légèreté ?
.
.
.
Ce sera comme si la rivière remontait son cours ou
comme le retour vers des terres autrefois familières
et que l'on croyait disparues.
Ce sera ce qui demeure sans nom mais que l'on
contemple simplement ému par tant de beauté.
Ce sera comme si le futur ayant rejoint le présent,
plus rien ne pouvait s'achever. (...)
Ce sont des pas sur le sable que la mer viendra
recouvrir, mais c’est ce qui nous porte au-delà de
tout espoir, vers des pays inconnus, des terres vierges,
cela auquel nous avons cédé depuis longtemps.
.
.
.
Max Alhau, "En cours de route", L’herbe qui tremble 2018 pages 11, 23, 97.
avec des peintures de Marie Alloy;
.
.
Bio MAX ALHAU (voir le site)
ed. L'HERBE QUI TREMBLE (voir le site)
MARIE ALLOY PEINTURES (voir le site)