Le journaliste breton, Pierre Duclos, est mort à Paris, le 17 avril dernier, à l'âge de 73 ans. Il avait acquis la notoriété en fondant, en 1978, Le Canard de Nantes à Brest qui, dans l'atmosphère de l'époque, était le relais des luttes sociales dans toute la Bretagne.Son originalité, outre d'être un hebdomadaire régional et non local, était de faire beaucoup de place à l'humour satirique et au dessin de presse et il a offert un premier espace de travail à Joël Auvin, dit "Nono", qui, s'il exerce son talent dans la presse quotidienne, reste fidèle au mensuel de l'UDB, Le Peuple breton.Le brittophone, Pierre Duclos, qui venait de la presse quotidienne régionale, avait établi sa rédaction à Guingamp et son équipe a compté jusqu'à 9 journalistes, ainsi que des collaborateurs comme Georges Cadiou, Gèrard Gautier et Kristian Hamon. Dominique Roynette, elle, partit faire une carrière dans l'édition et la presse parisienne. Les grands sujets du journal ont été tout ce qui agitait la Bretagne, en particulier l'opposition à l'implantation de centrales nucléaires, surtout celle projetée à Plogoff.Comme beaucoup d'organes d'opposition de gauche, la victoire de François Mitterrand, en 1981, a changé l'état d'esprit du lectorat et les 5000 exemplaires diffusés et un nouveau titre (Bretagne actuelle) n'ont pas empêché la faillite en 1982. Pierre Duclos devait finir sa carrière à France 3. En 1989, France-Culture avait diffusé ses observations sur la convivialité des cafés du Centre-Bretagne et, particulièrement, à Maël-Pestivien. il a publié : La Bretagne des Bretons aux Editions Liana Lévi. La cérémonie d'obsèques a eu lieu le 21 avril, à Piré-sur-Seiche, près de Rennes.Christian RogelLicence pour reproduction intégrale, sous condition de mention de l'auteur et de l'Agence Bretagne Presse