Un nouveau rapport accablant sur l’état des prisons en France vient d’être publié. Cette fois, le rapport de de la contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) Adeline Hazan, pointe les traitements inhumains appliqués aux détenus de la maison centrale de Château-Thierry (Aisne), où sont incarcérées des personnes souffrant, au-delà de la peine qu’ils ont à purger, de troubles psychiatriques.
Le rapport, publié fin juillet, évoque un "exercice de la psychiatrie plus coercitif que soignant et contraire à la déontologie", recense des cas de détenus en état de prostration, d’injections forcées opérées par des surveillants équipés de tenues pare-coups, voire de boucliers. Le rapport met en avant l'exemple d'un patient pour qui une piqûre a été "prescrite et réalisée sans qu'un médecin ne l'ait ausculté ni même rencontré".
Ce n’est pas la première fois que l’état des prisons françaises, considérées comme les pires de l’Union Européenne, est pointé du doigt par des rapports des CGLPL. Pourtant aucune mesure radicale n'est prise, alors que la justice manque toujours de crédits, et que la criminalité augmente dans l’Hexagone.
Quand on sait que les prisons hollandaises ferment par manque de prisonniers ou qu’en Suède la criminalité baisse de 1% tous les ans depuis 2004, phénomène amenant également la fermeture d’établissements pénitentiaires, on se rend compte que la surpopulation des prisons françaises, au-delà de l’inhumanité à laquelle elle confère, indique que c’est la société française toute entière qui va mal. Que c’est toute l’organisation du pays qui est à revoir.
Il est intéressant d’ailleurs de remarquer que c’est au sein de pays à la population relativement restreinte que des progrès dans le domaine judiciaire se font le plus remarquer. Ce qui confirme bien que tenter de régir 65 millions de personnes par un État central si puissant qu’il en devient impotent, ne peut donner de bons résultats dans aucun domaine.
Caroline Ollivro, présidente de Breizh Europa