Tout a été dit et redit sur le manque de perspective de ce “pacte Bretagne avenir” jeté sur papier à la va-vite car il fallait sans attendre éteindre le feu de la révolte ! En fait, il annonce des crédits déjà prévus et attribués, des subsides de l'Europe déjà chichement comptés or nos voisins normands qui, eux, ne bénéficient pas de “pacte”, en recevront plus que nous ! C'est le fait du prince puisque c'est l'État qui les distribue selon le bon vouloir du président monarque ! Un effort de l'État ? Oui mais chiffrés en millions bien loin des deux milliards affichés sur le programme.
Mais pouvait-il en être autrement ? Puisque le “Préfet de région se verrait confier une mission d'expérimentation de simplification administrative, faisant de la Bretagne une région expérimentale en la matière”. C'est le préfet, donc l'État, qui pilote, pas la Bretagne.
Petit rappel toutefois pour souligner que la demande de droit à l'expérimentation avait été votée par la Bretagne administrative ; que la demande de gestion directe des fonds européens, bonus accordée à l'Alsace, reste sans réponse pour nous ; que l'on attend toujours qu'une réforme territoriale remette Nantes à sa place historique en Bretagne. Autre constat de poids : les pays européens ont ratifé la charte européenne des langues minoritaires mais seul ce membre fondateur de l'Europe, la France, s'y refuse. Alors que peut-on attendre des quelques lignes concernant notre culture et nos langues puisque selon la constitution de la république, le peuple breton n'existe pas.
Les “Bonnets Rouges”, porteurs de projets “Vivre, travailler, décider en Bretagne” qui ont largement porté ces revendications sans oublier la demande d'une TV réellement bretonne, ont été ignorés. Y compris par FR3 Bretagne pour son émission spéciale de mardi dernier. C'est tout de même un comble que d'être le sujet d'une émission et ne pas y être invités ! Mais selon l'évangile républicain de François, ce doit être normal. Encore une exception française !
Et nos médias parisiens continuent leurs formatages malhonnêtes. L'émission “c dans l'air” sur la 5 du 28 novembre en est le meilleur exemple. Toujours la sempiternelle question “ comment demander l'aide de l'État et plus de pouvoir en Région ? Il y a contradiction ! ”. À croire qu'ils sont bouchés à l'émeri car même la suggestion de la politologue “ il faudrait penser à des réformes structurelles” - entendez, décentralisation et dégraissage du millefeuille – est resté sans écho. Par contre, estiment-ils “le gouvernement maîtrise bien et gère la situation. Jean-Marc Ayrault a joué très fin. Le mouvement va se dégonfler… On va vers Noël… après ce sera les municipales… et puis le mondial du foot au Brésil va chasser les problèmes… Augmenter les impôts ? Non, mais le gouvernement va pouvoir, encore pour l'instant, emprunter… la dette augmentera certes…” On croit rêver !
Noyés dans le verbiage de ces “spécialistes”attachés à leurs privilèges, les non-dits, tant des invités que de l'invitante, criaient entre les mots leur volonté de préserver l'existant politique dans lequel ils évoluent à leur avantage ! Tels les nobles à la fin de l'Ancien Régime.