Effondrement des ventes de disques, avènement d'Internet, labels aux abois… L'industrie musicale traverse depuis plusieurs années une zone de turbulences. La musique bretonne, touchée par la crise et une certaine désaffection du public, cherche son second souffle.
La Bretagne reste plus que jamais une terre de musiques. Avec 48 % de la production musicale, notre région se classe au second rang français derrière l'Île de France. Le dynamisme de ses festivals s'ajoute à la créativité sans cesse renouvelée des groupes et des bagadoù. Nul n'a oublié ces années fastes, du succès de l'album Again de Stivell en 1993 à L'Héritage des Celtes en passant par l'émergence de Denez Prigent mariant la gwerz et les musiques électroniques, le duo Kemener-Squiban sans oublier le retour de Servat avec L'Albatros Fou. Dan ar Braz a même représenté la France lors du concours de l'Eurovision. Au début du troisième millénaire, les Nuits Celtiques du Stade de France remplissaient le chaudron de Saint-Denis comme un œuf, jouant à plein le rôle de vitrine de cette musique, expression même de la Bretagne. Cette vague celtique a culminé durant près d'une décennie, mais semble retombée.
La musique bretonne serait-elle moins populaire ? Peut-être. Les signes d'un moindre intérêt sont là : diminution du nombre de festoù-noz et de ses assidus, fréquentation plus ou moins bonne des dernières éditions du Festival Interceltique, disparition d'I3C. Cette filiale du FIL dirigée par Jean-Pierre Pichard et chargée de mettre sur pied de grands shows à Paris, Rennes, Nantes et bien sûr Lorient, a subi une liquidation judiciaire début 2009. La faute à la crise économique, mais pas uniquement selon Jakez Bernard : « En matière d'événements, il y a une règle de mise : ne pas en faire trop, partout et toujours sur le même modèle. »
Enquête publiée dans le magazine armor