La société change et les citoyens sont de plus en plus avides de connaissances. Le parc de découverte des océans, qui fête ses 20 ans, est l'endroit idéal pour étancher sa soif d'information et satisfaire ses envies d'images merveilleuses. Océanopolis est installé au port de plaisance du Moulin Blanc à Brest.
« Une fierté collective. En 20 ans, l'équipement a attiré plus de 8 millions de visiteurs payants à Brest, c'est une énorme satisfaction. » Éric Hussenot l'avoue, « le pari n'était pas gagné d'avance ». Directeur depuis 2000, il est l'un des membres du trio qui a porté Océanopolis depuis le début, avec Jean-Paul Alayse, le conservateur, et Jacques Sévellec, directeur général de la Sopab.
« Dans les années 80, l'État pense que les chercheurs doivent sortir de leurs labos pour présenter leurs travaux au public et que le citoyen doit avoir accès au maximum d'informations sur l'évolution des sciences et des technologies qui traduisent des changements profonds pour la société. » La Villette voit le jour dans ce contexte à Paris et d'autres équipements sont prévus dans les régions. « Brest concentre 70 % de la recherche océanographique en France et en Europe, la thématique s'oriente naturellement vers les écosystèmes marins en Bretagne. » Avec un seul pavillon, 100 à 150 000 visiteurs étaient attendus en 1990, pour la première année d'exercice. « Nous en avons eu plus de 500 000, devenant dès l'ouverture l'équipement touristique le plus fréquenté en Bretagne. » Dès lors, l'Europe, l'État et les collectivités territoriales décident de passer à la vitesse supérieure et de créer un parc de découverte des océans destiné à être la vitrine de la recherche océanographique avec l'ambition de générer un flux touristique maximum à la pointe de la Bretagne.
En 2000, les pavillons « polaire » et « tropical » viennent élargir l'offre proposée par le « tempéré ». Chacun a sa particularité. Le « tempéré » reste exceptionnel avec des bassins qui présentent les grandes algues. Dans le « polaire », la manchotière remporte un légitime succès. Dans le « tropical », le bassin des coraux vivants est unique. « La reproduction et le bouturage des coraux sont, avec les mammifères marins, nos deux spécialités. » Sur 8000 m2 d'espaces de visite (auxquels il faut ajouter 8000 m2 techniques), le parc compte 10000 animaux représentant 1000 espèces. « 150 équivalents temps plein sont nécessaires pour faire fonctionner la machine. Avec ces nouveautés, nous avons atteint les 700 000 visiteurs. Depuis, la fréquentation s'est stabilisée autour de 500 000.” Grâce à un programme culturel toute l'année conjointement concocté avec Brest Métropole Océane (propriétaire de la structure qui vient de reconduire la délégation de service public à la Sopab pour la gestion jusqu'en 2020) et le Conseil général du Finistère. “Le parc propose un menu à la carte adapté à tous. Nous recevons chaque année 50 000 scolaires.”
Si les technologies ont énormément évolué en 20 ans, le parc reste fidèle à ses objectifs, à savoir être un outil de communication pour permettre aux scientifiques de toucher le grand public. “Ici, l'histoire racontée est validée par les chercheurs. Rigueur et authenticité guident nos présentations auxquelles nous apportons un peu d'émotion. Tous les deux ans, le parc choisit une thématique : il y a eu Jules Verne, les monstres marins, les pôles, les coraux, les mammifères marins... « En 2010, dans le cadre de l'année internationale de la biodiversité, notre grande exposition s'intitulera "Océan de vies". Pour 2012-2013, nous avons opté pour le littoral. »
Océanopolis entend aujourd'hui naviguer en vitesse de croisière, tout en continuant à innover. « Le plus difficile est d'assurer un renouvellement permanent. » De nombreux projets sont dans les cartons. « D'ici 2011-2013, nous aurons des bassins pour présenter deux espèces de loutres, celle d'Europe et celle de Californie. Nous rêvons aussi d'un 4e pavillon où l'on montrerait, en 2015-2016, ce que l'on trouve au milieu de l'océan et dans les grands fonds marins. Nous allons travailler son financement. »
article paru dans le magazine armor
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