Printemps 1981, Pour obtenir son titre de docteur en sciences économiques, avec une thèse soutenue à l'université de Paris-Nord, Jean-Pierre Boude s'est intéressé au coût du programme électronucléaire français. Dans un dossier volumineux qu'il me remet, on découvre que les chiffres avancés par les partenaires industriels, l’État, EDF et le CEA sont loin d'être fiables. Très loin. Pour faire passer le projet, la crise pétrolière ayant eu lieu, on a tout simplement fait apparaître le coût du kilowatt d'origine nucléaire inférieur à celui du pétrole. Beau tour de passe-passe !
Des années se sont écoulées depuis. On sait l'ampleur du parc de l'ensemble des centrales qu'il faudra bien démanteler un jour. A combien s'élèvera la note que devront, pour une bonne part, régler nos enfants ? Quand on sait que le chantier de notre (petite) centrale de Brennilis ne devrait arriver à son terme qu'un 2025…
Une nouvelle marée noire se produit sur nos côtes quelques mois avant une saison estivale. Lors d'une assemblée générale de la Chambre régionale de Commerce, à Morlaix, son président s'en prend vivement à la presse. Elle a compromis la saison touristique en accordant trop d'importance à l'événement. De nos bancs, nous élevons une vive protestation. En minimisant les conséquences de cette nouvelle catastrophe, les pouvoirs publics auraient-ils fait les efforts nécessaires pour nettoyer les plages souillées ?
Décembre 1986. Les maires d'Hillion et de Locquirec nous font constater l'ampleur prise au fil des ans par les marées vertes. Et leurs conséquences. On sait, si l'on peut dire, que l'on a fait beaucoup mieux depuis et que le nombre de baies bretonnes touchées ne cesse d'augmenter.
Faut-il le taire ? Aujourd'hui tout le monde a compris qu'il fallait dire toute la vérité sur cette affaire. Un rapport vient justement de le faire. A l'origine - deux scientifiques de l'Ifremer me l'avaient expliqué dès 1992 -, il y a essentiellement l'excès d'azote d'origine agricole dans la mer.
Comme pour le pétrole sur nos côtes, fallait-il en parler ? Ne fallait-il pas ?
Le Comité régional du tourisme croit avoir trouvé la bonne solution. En prenant, en quelque sorte les devants.
Les confrères ont ainsi appris, à la faveur d'un voyage de presse que des webcams seront installées dans huit baies recevant les ulves en excédent. Pour informer les vacanciers sur l'état des lieux et fournir un certain nombre d'informations complémentaires. Ils sauront ainsi où ils pourront mettre ou ne pas mettre les pieds.
A quand des webcams dans les lieux (bâtiments d'élevages et champs), pour voir si chez certains on ne dépasse pas les limites autorisées.
Étant admis que c'est dans la clarté et en s'attaquant aux mal à la source (ce qui nécessitera du temps et de l'argent), que l'on finira par y mettre un terme.
Jean-Charles Perazzi
NB. Pour raison de force majeure (déplacement), il n'y aura pas de chronique en fin de mois.