Les manifestations de la Saint Yves commençaient jeudi soir partout en Bretagne, elles s'étalent jusqu'au 28 mai. La municipalité de Vannes programmait dans ce cadre un concert de Nolwenn Leroy ; elle était particulièrement heureuse de faire une incursion dans le Morbihan pendant sa tournée.
Les premiers spectateurs se massaient devant l'entrée du Chorus depuis 18 h, alors que le stand Diwan y faisait cuire les crêpes. Plus de 3.000 personnes présentes..., soit plus qu'à Rennes et Nantes. Beaucoup d'enfants, de parents et d'anciens parmi les spectateurs, soulignant la popularité intergénérationnelle de cette artiste. Et sa générosité à transmettre un patrimoine celtique universel. Elle a remercié le maire, lui-même présent avec ses enfants, et le conseil municipal de l'avoir invitée à chanter à Gwened. Après un Bro gozh a cappella d'anthologie, qui lui-même faisait suite à deux rappels, " Les prisons de Nantes " et " La jument de Michao ". Les spectateurs lui ont fait un triomphe. Elle reviendra, après la sortie de son deuxième album.
On le sait, l'écurie Coullier Production est une très grosse agence. Le filage du spectacle a été particulièrement travaillé et les excellents musiciens sont en phase avec Nolwenn, tout le long. Les lumières sont raffinées à la Excalibur, le son également. Un décor plutôt bien pensé, avec des petites videos sur fond d'une ancre marine géante et de voiles gonflées pour embarquer le public avec ses musiciens, Kevin camus, Frédéric Renaudin, Robert Le Gall, Laurent Coklaere, Laurent Faucheux, Michel Kocheman.
Elle démarre sobrement, en gaélique, dans les brumes d'Avalon derrière un rideau de mousseline. Mna na h Eireann…, écrite au XVIIIe et mise en musique dans les années soixante, c'est un hommage aux femmes qui ont voué leur vie à l'Irlande, que les Christians popularisèrent mondialement dans les années 90. On l'entend dans le film Barry Lyndon par les Chieftains, Kate Bush en a fait une version aussi, Alan Stivell également, dans son disque Brian Boru. Le spectacle mis sur pieds pour cette tournée est sans faille. Le rideau tombe et l'on part du côté de l’Écosse avec la reprise de Ewan Mc Coll, Dirty old town. En anglais, en gaélique, en breton, en français, Nolwenn Leroy a une diction parfaite, c'est une bosseuse. Elle joue aussi de plusieurs instruments, elle s'emparera du violon de sa grand-mère pour faire une jigue au milieu du concert. Tels les marins de l'Île de Sein, toute la salle se lèvera et prendra d'assaut les travées pour danser. Les grands repartiront ensuite, les enfants resteront, jusqu'à la fin. Karantez vro est un grand moment d'émotion, pour rendre hommage à la poétesse Angela Duval et à la langue bretonne, bien sûr. On souhaite aussi à Nolwenn Leroy de chanter à nouveau du Christophe Miossec, dont le Tonnerre de Brest lui colle à merveille.
Après plus d'une heure trente de spectacle, Nolwenn Leroy, d'une gentillesse et d'une simplicité désarmante, tient à bout de bras, sous les rayons pourpres de la scène, un Gwenn ha du que les enfants lui ont tendu. Et celle qui a vendu plus d'un million d'albums de l'album Bretonne, reprend alors Sunday bloody Sunday, de U2. Telle la Duchesse Anne surnommée en son temps l'Hermine de Lumière, la Bretagne a trouvé enfin sa nouvelle ambassadrice mondiale, sa nouvelle Duchesse, sa guerrière aux pattes de velours.
Plus de 40 dates sont déjà programmées d'ici à la fin de l'année, dont 3 Olympia (Paris) en décembre et le Festival Celtirock de Plouezec le 21 juillet. Un nouvel album est prévu fin 2012, début 2013. (voir le site)
Nolwenn Leroy recevra également le 5 juin à Guipavas le Prix Bro Gozh 2012. (voir le site)