Un projet de budget chiraquien -
A part la question des régimes spéciaux, soulevée par François Fillon, on ne voit pas très bien en quoi la politique économique de la France n'est pas la continuité de celle suivie depuis 1 981 : priorité à l'Etat, culture de la dépense sans contrôle, société à privilèges, encouragement aux capitaux et aux créateurs d'emplois à fuir le pays.
Certes, il faut laisser à Nicolas Sarkozy le bénéfice du doute et le temps d'agir. Mais le projet de budget pour 2 008 montre une continuité chiraquienne dans le report à plus tard de la solution des problèmes, le maquillage des chiffres, le brassage du vent dans lequel cependant les Français ont l'air de se laisser prendre.
Quelques faits : le déficit budgétaire prévu est en croissance pour un état « en situation de faillite » selon François Fillon. On ne voit aucune mesure d'économie réelle.
Il est question de ne pas remplacer 22 000 départs en retraite de fonctionnaires d'Etat. Pendant ce temps la fonction publique territoriale augmente de 80 000 postes par an. Et, l'on sait par ailleurs que les effectifs des établissements publics augmentent au rythme de 8 % par an.
Le poids fiscal sur l'économie va donc augmenter, contrairement à ce que dit Nicolas Sarkozy.
Autre exemple de volonté de réforme : le projet de réforme est fondé sur une prévision de croissance de 2, 25 % en 2 008. Tout le monde sait qu'elle ne sera pas atteinte, loin de là. Les rédacteurs du budget le savent, mais ils tablent sur l'inculture économique des Français. Les années Chirac nous avaient habitués à une croissance de 2, 25 % quand la réalité atteignait péniblement 1, 60 %.
Dans un contexte de ralentissement économique mondial, l'Allemagne, qui se porte mieux que la France et qui aime ses entreprises, ne prévoit que 1, 8 % de croissance dans son budget.
De ce fait, le déficit budgétaire prévu de 39 milliards d'euros, pourtant en augmentation par rapport à l'an passé, sera dépassé, et c'est l'emploi qui en pâtira.
La gauche française n'a rien de mieux à proposer, et au lieu de favoriser la réduction des dépenses, demande une augmentation de la fiscalité, donc du chômage.
Droite et gauche sont d'accord pour aller à la faillite. Certes, celle-ci se construit lentement, année après année, et donc ne se voit pas ; elle se voit depuis les autres pays d'Europe.
Que fait la Bretagne dans cette galère ? Il fut un temps où l'on osait dire qu'il n'y avait pas d'avenir économique pour la Bretagne sans la France. Regardons vers les autres pays d'Europe et reprenons notre liberté.
Pour le Parti Breton, la commission économie