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Nantes. Les hermines de la Colonne Louis XVI. Du piédestal cubique.
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Nantes. Les hermines de la Colonne Louis XVI. Du sommet sous la statue.
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Nantes. Les hermines de la Colonne Louis XVI. Sur les 4 faces du piédestal cubique.
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Nantes. Les hermines de la Colonne Louis XVI. La tête de Louis XVI est souvent un perchoir à pigeons bien trop nombreux en ville.
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Nantes.- Statue de Louis XVI.
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La colonne Louis XVI de Nantes restaurée. Avec reconstitution des fleurs de lys (ph. avril 2013).
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La colonne Louis XVI de Nantes restaurée (ph. avril 2013).
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La colonne Louis XVI de Nantes restaurée (ph. avril 2013).
- Dépêche -
Nantes, désherminisation en vue ?
La colonne Louis XVI et sa statue devant être bientôt restaurées, on peut se demander si les hermines de la colonne Louis XVI vont survivre, au XXIe siècle, à une restauration de l'ensemble du monument et de la tête de ce roi – un royal perchoir à pigeons – qui l'a perdue au XVIIIe ?
Par Maryvonne Cadiou pour ABP le 23/10/12 7:41

Une suite de la débretonnisation est-elle à craindre ? On en arrive à inventer des maux et des mots... La statue et la colonne Louis XVI devant être bientôt restaurées, on peut se demander si Les hermines de la colonne Louis XVI vont survivre, au XXIe siècle, à une restauration de la tête de ce roi – un royal perchoir à pigeons – qui l'a perdue au XVIIIe (en 1793) et de tout l'ensemble du monument ?


En effet, tout autour du socle de la colonne, se trouvent des hermines sculptées dans la pierre.

En prime la plaque sur le socle de la Colonne Louis XVI. Oppression du 30 juillet 1830. Avec une erreur de traduction (laboureurs traduit improprement de l'anglais laborers au lieu de travailleurs).

Entre les hermines il y aurait eu, à la fabrication de la colonne, des fleurs de lys, qui auraient été martelées à la Révolution de 1789.

Tout en haut, difficilement visibles à l'oeil nu d'en bas, s'en trouvent d'autres, mais sans place entre elles pour des fleurs de lys.


Genèse : la place, le maréchal, la colonne, la statue

–– La Place

Place d'Armes au XVIIIe, puis place Louis XVI sous la Restauration (1814-1830) des rois sous les règnes de Louis XVIII de France et Charles X de France

jeunes frères de Louis XVI. En 1918 elle prend le nom de place du maréchal Foch, ou Ferdinand Foch (1851-1929), devenu maréchal le 6 août 1918.

–– Insolite, le maréchal

Son père (1803-1880) s'appelait Napoléon Foch.

Un cépage de raisin noir a été nommé Maréchal Foch, produit en Amérique du Nord et au Québec : Maréchal Foch (cépage) un hybride de 1911 obtenu en Alsace.

À l'Académie française, c'est le maréchal Pétain qui lui succède au fauteuil 18 en janvier 1931 http://www.academie-francaise.fr/node/2356 .

Né à Tarbes, il épouse une Bretonne en Bretagne : Le 5 novembre 1883, il se marie avec Julie Bienvenüe (1860-1950) à l'église Saint-Michel de Saint-Brieuc (Côtes-du-Nord alors), une petite-cousine de Fulgence Bienvenüe, créateur du métro de Paris. Le couple aura quatre enfants (wikipédia http://fr.wikipedia.org/wiki/Mar%C3%A9chal_Foch#Foch_et_la_Premi.C3.A8re_Guerre_mondiale ).

–– La Colonne Louis XVI

La Colonne Louis-XVI de Nantes est haute de 28 mètres. Posée sur un piédestal, elle est surmontée d'une statue de Louis XVI, représenté en empereur romain. Le piédestal est formé d'une colonne dorique sur socle cubique, le tout en pierre [qui fut] blanche. La première pierre de la colonne est posée le 24 juin 1790, le premier projet était une Colonne de la Liberté, l'architecte nantais Crucy ayant tenu compte de l'évolution politique. Sur cette définition provenant en partie de wikipédia, aucune mention de la décoration du piédestal.

–– La statue de Louis XVI, le sculpteur

Érigée par Dominique Molknecht –– un sculpteur autrichien né dans le Haut-Adige, maintenant en Italie –– en 1823 (pendant la Restauration), elle a été refaite à l'identique en 1926 (1). Il a aussi réalisé à Nantes vers 1819 les huit muses qui surmontent le théâtre Graslin, il est l'’auteur des quatre statues en pierre du cours Saint-André –– Bertrand Du Guesclin et Olivier V de Clisson – et sur le cours Saint-Pierre, – derrière la cathédrale et jusqu'au château –– celles d'Anne de Bretagne et Arthur III de Bretagne ; toutes les quatre récemment restaurées. D. Molknecht a aussi réalisé les deux autres statues de Louis XVI qui se trouvent en Bretagne, celles du Loroux-Bottereau en Loire-Atlantique et de Plouasne (canton de Dinan en Côtes-d'Armor), dans les jardins du château de Caradeuc. Il y a deux autres statues de Louis XVI en France, dans les lieux publics.


Ni classées ni inscrites aux Monuments historiques, une menace ?

Alors que plusieurs bâtiments de cette place sont classés, d'après la Liste des monuments historiques de Nantes, ni la colonne ni la statue de Louis XVI ne sont classées ni même inscrites. Cela ne permettrait-il pas alors de dénaturer la colonne, socle et “chapeau”, en martelant toutes leurs hermines, à leur tour ?

Vue la débretonnisation en cours en Loire-Atlantique, signalée par un lecteur d'Agence Bretagne Presse certainement, qui évoque l'Affaire du Ponton Anne de Bretagne ( voir notre article ) sur Ouest France (2), n'est-on pas en droit de redouter la disparition des hermines de ce monument ? Vigilance et rencontres avec les ouvriers et chef de chantier seraient souhaitables au plus tôt.

28 juillet 2014. Mise à jour avec 3 photos du monument restauré, suite au commentaire de Philippe S. Non les hermines n'ont pas disparu !


Notes

(1) Le Nantais Georges Perraud a utilisé un bloc de pierre de 9 tonnes provenant de Chauvigny dans le Poitou, pierre réputée pour ses qualités de dureté et de résistance aux intempéries.

(2) Ouest France : http://www.nantes.maville.com/actu/actudet_-a-Nantes-Louis-XVI-se-prepare-une-nouvelle-tete_52716-2230730_actu.Htm?idAvis=341153&utm_source=trigger&utm_medium=email_interne&utm_campaign=validavis&utm_content=visualiser&xtor=EPR-500- titré, avec un de ces jeux de mots détestables que la presse affectionne : Louis XVI se prépare une nouvelle tête.


Maryvonne Cadiou

Voir aussi sur le même sujet : débretonnisation,Loire-Atlantique
Cet article a fait l'objet de 1964 lectures.
Correspondante ABP depuis février 2007.
[ Voir tous les articles de de Maryvonne Cadiou]
Vos 3 commentaires
lbgreffe Le Mardi 23 octobre 2012 14:54
Si elles y sont, à priori elles devraient être conservées. On ne martèle pas des hermines du XVIIIe comme cela, même sur un monument non classé en pleine Pédélie. Mettre le STAP et Nantes Patrimoine au jus + veiller sur le chantier semble tout de même utile vu le passif sur Nantes (Ilot Lambert, Cordeliers, Dobrée). Un coup de burin malencontreux est vite arrivé.
(0) 
philippe S. Le Mardi 22 juillet 2014 14:42
J'imagine qu'aujourd'hui vous êtes rassurée. En plus des hermines sauvegardées, les "fleurs de lys" semblent plus ou moins avoir été reconstituées. La colonne se situe en plein secteur sauvegardé, je suis donc à peu près sûr que l'ABF a donné son avis ... D'ailleurs, c'est peut-être pour cela que les "fleurs de lys" ont été reconstituées: restaurées serait le mot adéquat.
Il n'empèche qu'en les restaurant, une trace de l'histoire que vous nous contez (le bûchage possible des fleurs de lys à la révolution) a été effacée. Si c'est la cas (et non pas la restauration d'un motif usé par le temps) n'est-ce pas là aussi un "scandale" tout aussi blâmable que l'effacement d'une hermine (dont d'ailleurs la forme sur cette base de colonne évoque plus un végétal qu'un animal) ?
bien à vous
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Maryvonne Cadiou Le Lundi 28 juillet 2014 16:20
Merci de votre commentaire (que je n'ai pu mettre en ligne que tardivement).
Oui, en effet, la colonne Louis XVI entière a été rénovée fin 2012 et début 2013. Et non seulement les hermines n'ont pas été supprimées, mais les fleurs de lys ont été reconstituées. C'est vrai que c'est une sorte d'atteinte à la mémoire historique, comme vous le mentionnez...
Je viens donc d'ajouter mes photos d'avril 2013.
Quant à cette forme d'hermine, stylisée et utilisée en héraldique - mais rarement sous cette forme sans découpe du “pied”, c'est vrai - c'est le symbole de la Bretagne, et il vient de l'animal, par deux canaux : Pierre de Dreux au XIIIe d'abord, Anne de Bretagne ensuite. On en trouvera l'histoire par exemple sur - curieusement - le blog des galettes Traou Mad !
Cordialement
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