Dans la république des lettres bretonnes Henry Le Bal occupe une place à part. Quoique république et Le Bal ?
Je ne suis pas tout à fait certain que ces deux noms aillent très bien ensemble... Mais enfin !
Place à part donc, dramaturge, romancier, poète et comme si cela n'était suffisant il est aussi galeriste à Kemper, à l'enseigne de Galerie de Bretagne, comme il se doit.
Mais aujourd'hui c'est le romancier, ce romancier atypique et tout autant breton que talentueux, qui nous intéresse.
La Bretagne est une terre de lettres, on affirme fréquemment, en se haussant un peu du col, que dans cet Hexagone, elle serait, après Paris, la terre qui compterait le plus de maisons d'édition et par voie de conséquences, le plus d'épistoliers. Certains dotés d'une belle aisance de verbe... d'autres d'un peu moins, mais nous n'en parlerons pas !
Or donc Henry Le Bal, écrivain passionnant et passionné, un des très rares hommes de lettres bretons édités par une prestigieuse maison "L'Âge d'Homme".
Et il y a Naamah, son dernier roman. L'écriture est somptueuse, le sujet ne l'est pas moins... Écrit comme en abîme, c'est l'histoire d'une femme d'une grande beauté... enfin elle le fut à point tel que les peintres, les plus grands, les plus célèbres, la courtisaient pour qu'elle accepte d'être leur modèle.
Et puis voilà qu'au soir de sa vie elle est venue se retirer sur une île du bout du monde... pour y finir ses jours !
Il y aura une tempête de fin du monde, un pétrolier géant venant se fracasser sur les récifs qui entourent l'île et puis ce voisin de Naamah, homme étrange il collectionne les oiseaux empaillés et tient également un journal. Un fameux journal plus un oiseau... Le journal, l'oiseau et un crâne et
Naamah, dont certains exégètes affirment qu'elle serait la femme de Noé !
Naamah, Henry Le Bal, Éditions L'Âge d'Homme, 462 pages, 25 €