Dans les débats pour les prochaines élections municipales, le collectif Bretagne majeure / Evit ma vo Breizh mestr war he zraoù / Pour que la Bertègn mene son drao invite les listes qui se présentent à prendre en compte les spécificités et les enjeux à venir de la Bretagne. Car c’est au niveau des communes que, déjà, la spécificité de notre identité peut être défendue et promue. Or, elle est essentielle dans le contexte d’uniformisation résultant de la mondialisation des économies : exister, c’est être soi-même. Mais surtout c’est sur ses caractéristiques que peuvent être construites les démarches répondant aux besoins de solidarité et d’emplois, d’adaptation à la mutation climatique, de fondement de nouvelles pratiques démocratiques. Aussi, nous nous permettons d’affirmer quelques idées majeures spécifiant les grandes lignes de force d’un programme qui prendrait en compte la réalité bretonne dans ces élections.
- Une utilisation et valorisation des langues (breton et gallo) et de la culture régionales dans la vie de la commune (noms de lieux de celle-ci, signalétique, manifestations diverses, textes officiels…) ;
- Un développement de l’enseignement de celles-ci et de l’histoire de la Bretagne au sein des appareils scolaires de la commune et toutes autres structures ;
- Une revendication affirmée de la nécessaire réunification de la Bretagne.
- Dans son fonctionnement démocratique : concertation et vie participative sur les décisions majeures définissant son cadre de vie (environnement) et ses choix sociétaux ;
- Dans la définition des projets de vie locaux et d’aménagement de l’espace communal ;
- Dans une vie économique au service de la commune et de l’emploi sur place.
- En matière de santé : pôle médical ;
- Par la reconstitution de biens communs communaux destinés au logement (habitat locatif), au commerce si nécessaire (épicerie/bars/boulangeries), à l’énergie et à l’environnement (bois et champs communaux) et, par conséquence, à l’emploi local ;
- En revendiquant le maintien ou la reconstitution de services publics, quitte à en adapter les formes ou en créer de nouvelles.
- en favorisant l’éclosion d’une économie solidaire (association, coopératives, Scop).
La dispersion de l’habitat, forme organisée d’occupation de l’espace, est un fait culturel spécifique de notre identité bretonne, hérité de longs siècles d’organisation de notre société. Il n’est en rien synonyme de désordre mais, au contraire, il est gage d’un équilibre social, et surtout d’un respect de la relation des hommes au milieu naturel.
- II nous faut donc lutter contre toute forme de regroupements, de concentration des populations (sur le bourg ou la ville-centre), de métropolisation qui, toutes, créent des déséquilibres sociaux et environnementaux majeurs. La commune reste en Bretagne bien vivante et le premier maillon de la solidarité. Apparue il y a 15 siècles et héritière d’entités humaines millénaires, il faut la préserver. Elle a encore un rôle majeur à jouer.
- Respecter la nature et lutter contre toute forme d’artificialisation des sols ;
- Mettre en place les circuits courts en matière d’alimentation et de consommation ;
- Limiter les déplacements entre domicile et travail, domicile et lieux de consommation ;
- Favoriser les déplacements « doux » ;
- Inciter la reconstitution de talus et massifs forestiers afin de réguler les effets des climats à venir et assurer nos besoins élémentaires (eau, bois et biodiversité).
- En développant tout le potentiel énergétique présent sur la commune : filière bois-énergie, photo-voltaïque, biomasse locale, micro-hydraulique, éolien à taille humaine. Elle viserait ainsi à assurer la satisfaction la plus large des besoins de la population tout en limitant la dépendance aux énergies fossiles d’origine extérieure à la région.
- Ce serait le gage d’une gestion endogène et responsable de notre vie économique et sociale ;
- L’impôt doit être géré localement ou régionalement et non pas redistribué sous la forme d’une dotation par l’État, forme de sujétion inacceptable dans un principe d’égalité. À l’instar d’autres pays, environ 60 % de l’impôt devrait rester sur le territoire où il est récolté, pour le fonctionnement des collectivités, le restant étant reversé à l’État pour lui permettre d’assurer ses fonctions régaliennes. Cela éviterait le déséquilibre flagrant observé dans la répartition des dotations au sein du territoire national. Ainsi nous serions réellement citoyens.
Par ailleurs, il faut aussi mettre fin à la scandaleuse disparité entre un Paris largement pourvu et l’indigence périphérique (exemple : Paris absorbe 75 % du budget de la Culture ; la Bretagne seulement 1 %).
La vie communale constitue le premier stade d’une sorte de vie démocratique et responsable, seule apte à affirmer notre identité et notre devenir en tant que société particulière dans le Monde de demain.
Note de l'auteur : dans le titre : 1439 communes = Chiffres 2016.