Motion
L'Association Bretonne, réunie en assemblée générale à Vitré le 21 juin 2008 à l'occasion de son CXXXVe congrès annuel,
fortement émue par la déclaration de l'Académie Française relative au projet d'inscription des langues régionales dans la Constitution,
profondément attristée de voir cette illustre institution rouvrir une « guerre des langues » que l'on croyait enfin en voie d'apaisement,
craignant que cette initiative ne provoque la démobilisation des défenseurs naturels de la langue française, dés lors qu'elle obligerait ces derniers à choisir entre les langues de leurs identités régionales et celle qui, au lieu d'être outil de rassemblement, retomberait dans ses détestables errements d'uniformisation mutilante et réductrice,
affirme avec solennité que les langues régionales ont effectivement vocation à être inscrites dans la Constitution de la Nation dans la mesure où celle-ci ne saurait être indivisible qu'en se reconnaissant plurielle,
souligne que, puisque l'Académie Française a la noble mission de veiller à la pureté et au rayonnement de la langue française, cette éminente assemblée ne peut ignorer que le français est largement issu de langues romanes préexistantes et bien vivantes ;
que ces langues romanes, elles-mêmes, se sont développées sur un socle celtique dont le seul témoin aujourd'hui, en France, n'est autre que le breton ;
qu'il ne saurait donc y avoir préservation du français sans respect des sources directes de sa syntaxe comme de l'étymologie de son vocabulaire,
réfute catégoriquement l'argument spécieux selon lequel il pourrait y avoir risque quelconque d'inégalité dans l'accès à l'Administration ou à la Justice du fait d'une reconnaissance constitutionnelle des langues régionales « en tant que patrimoine national », tant il est avéré qu'aucune région française ne songe ni ne peut songer à l'abandon d'une langue nationale qui n'est autre que la sienne.
En conséquence,
demande instamment que la phrase prévue, à savoir : « Les langues régionales appartiennent à son patrimoine », soit intégralement maintenue et inscrite dans la Constitution Nationale à seule fin que cette reconnaissance dont, paraît-il, « personne ne doute », cesse de n'être qu'un faux-semblant et ouvre enfin la porte du droit, de l'existence légale et donc d'une renaissance que des millions d'excellents Français attendent avec impatience.
Le Président
Régis le Bouteiller des Haries
Siège social : Le Bois Févrierbr> 35133 Fleurigné
(voir le site)