On sort de ce spectacle chahuté, les yeux exorbités ...
Un bidonville, qui pourrait être en banlieue parisienne ou à Calcutta, quatre personnages improbables, une jeune fille qui rêve en regardant des vieux magazines, deux hommes ennemis qui ne se supportent plus, et une grand-mère sur son fauteuil roulant qui cherche à mettre fin à ses jours.
Anniversaire raté (pétard nageant dans la chantilly, verre brisé, ananas tranché à la machette sur la nuque, incendie ...).
Ils ne nous épargnent rien. Misère et déchéance, no future. Et pas de langage, ou plutôt un langage universel, un grommelot qui évoque la peur, la rage, l'envie, la colère et la peine. Tragédie des temps modernes ou rien n'est tendre que le câlin fugace que chacun fera à la grand-mère. Ils avalent des tiges de fer, soulèvent une échelle que le chasseur de chats promène avec une aisance incroyable ...
Un fakir, un ancien des caravanes et des casses, une jeune fille qui s'est beaucoup occupée d'enfants lourdement handicapés : les trois comédiens savent que la vie n'est pas facile et jouent à fond ce spectacle qui fait rire pourtant. Des galériens de la vie qui ont fait de cette galère un spectacle étonnant de noirceur et de cynisme.