La presse régionale nous apprend le décès à 91 ans de Michel Perssensé, héraldiste réputé, membre de la société des historiens du Pays de Retz. On nous rappelle qu’il fut champion de France du Marathon en 1954. Cela n’est sans doute pas anecdotique. Étonnamment, on oublie toutefois de le citer, comme coauteur avec Michel Froger, de l’Armorial des Communes de Loire-Atlantique, publié en 1996, suivi d’une étude sur l’hermine bretonne. L’ouvrage allie des représentations des armoiries de toutes les communes du département qui en sont dotées et les explications pour chacune d’entre elles.
L’ouvrage se termine par une étude de 12 pages bien illustrée, sur « l’hermine, emblème de la Bretagne », avec le rôle initial d’Alix de Bretagne et son époux Pierre de Dreux. On découvre ensuite son utilisation quasi continue jusqu’au règne d’Anne de Bretagne. Sous Louis XVI, les jetons de présence aux Etats de Bretagne sont frappés de mouchetures d’hermines. Une seule autre province de l’Ancien régime comprend la moucheture d’hermine mais les auteurs rappellent que les vicomtes de Limoges durent princes bretons. Après la Révolution, les villes bretonnes retrouvent leur chef d’hermine et le blason figure toujours en médaillon sur la façade gauche du théâtre Graslin.
Le pays nantais, le plus riche de Bretagne en armoiries à hermine
A la date du livre, 230 communes de Bretagne portaient la moucheture d’hermines. Dont 95 sur 192 en Loire-Atlantique, soit 49,7%. Loin derrière, la Finistère en compte 68 sur 162 (41,9%), les Côtes d’Armor 31 sur 143 (21,6%), l’Ille-et-Vilaine 21 sur 160 (13,1%) et le Morbihan 19 sur 70, soit 27,1%.
Dans 50 départements, l’hermine est complètement absente. En moyenne, chaque département non breton comporte deux communes dont les armoiries portent la moucheture d’hermines. Les records se situent dans le Gard et l’Hérault avec environ 7% d’armoiries herminées.
Une très bonne carte, sans doute la meilleure dont nous disposions (p.92) montre le nom de communes de Loire-Atlantique rattachées à des départements voisins, bretons (9) également, hormis 22 qui ont été rattachés à des départements hors Bretagne.
Il serait tout à fait dommage qu’à l’occasion du décès de cet historien si attaché à la Bretagne, il ne soit pas fait état de son œuvre, que chacun, élu ou pas, gagnera à consulter.
Pour notre part, nous nous plaisons à faire connaître l’œuvre du défunt – qui fait partie de notre patrimoine breton commun - et à publier l’une des deux pages dessinées spécialement pour nous, lors de notre rencontre de mai 2001.
Jean-Jacques Monnier
voir Ouest-France, pays de Retz, 21 août