Cette année 2025 est celle du centenaire de la création de la revue Gwalarn (165 numéros publiés de1925 à 1944) par Roparz Hemon (1900-1978), centenaire qui va être commémoré tout au long de l’année. Cette revue en langue bretonne fut la revue phare de l’école Gwalarn, mouvement littéraire d’une langue bretonne modernisée, normalisée et ouverte sur le monde comme en témoignent les nombreuses traductions en breton d’oeuvres littéraires majeures de France et du monde.
Combien de Brezhonegerien (Bretonnants ou néo-bretonnants instruits, c’est-à-dire capables et désireux de lire du breton) achètent à l’heure actuelle au moins un livre en breton par an ? Faire connaître les traductions en breton d’oeuvres prestigieuses d’écrivains étrangers ne serait-il pas l’un des moyens de motiver les adultes comme les adolescents à lire du breton ?
Pour les oeuvres de W. Shakespeare, l’CB peut citer cinq traductions : d’une part les trois livres publiés par Al Lanv en 2007 puis 2011 Makbez ( Macbeth) ; Ar Geben Doñvaet (La mégère apprivoisée), traduction de Y.L. Emili, Romeo ha Julieta, et Otello, les deux traductions de Marsel Klerg. D’autre part en 2014, chez Skol Vreizh : Komedienn mil luiet (The Comedy of errors), traduction de Marie-Hélène Morvan et S. Botrel. Et en 1999 (N° spécial 213 de la revue Brud nevez) Buhez ha maro ar Roue Yann (Vie et mort du Roi Jean), traduction de J.C. Miossec.
Quelle autre œuvre de Shakespeare, pouvant notamment intéresser les troupes de théâtre en breton, retiendra l’attention des traducteurs ? Pourquoi pas Hamlet ? Ou Richard III, pièce qui donne l’occasion d’évoquer l’implication de la Bretagne de François II dans la guerre-des-deux-Roses ? Ou une pièce plus courte qui retient encore l’attention de notre monde telle que The Tempest ? Ne serait-ce pas un bon objectif pour le centenaire de Gwalarn ?
Les adolescents qui sont fascinés par les mangas ou privilégient le monde de la littérature fantastique, peuvent déjà lire en breton: Harry Potter ha Maen ar furien ou Harry Potter ha kambr ar sekredou
Citons aussi la traduction en breton de The Hobbit de JRR Tolkien An Hobbit par Alan Dipode et Joshua Tyra publié par Evertype en 2020. A noter que la trilogie Le seigneur des anneaux est sur la liste des oeuvres à traduire que propose l’OPAB , ainsi que l’oeuvre de Salman Rushdie Haroun and the sea of stories.
Qui s’engagerait à traduire par exemple l’œuvre de l’écrivain anglais Philip Pullman né en 1946, dont le premier tome de la trilogie À la croisée des mondes est paru en 1995, marquant profondément l’imaginaire collectif ? Traduite en 40 langues et totalisant près de 20 millions d’exemplaires vendus, l’oeuvre a été jouée au National Théâtre de Londres avant d’être transposée au cinéma, dans un film au casting prestigieux. Lauréat de la médaille Memorial Astrid Lindgren, l’équivalent jeunesse du prix Nobel, l’auteur a aussi reçu en Grande-Bretagne deux prix majeurs de littérature générale, jamais décernés auparavant à un livre pour enfants : Philip Pullman est lauréat du British Book Awards 2018 et du Prix J.M. Barrie en 2019.