Après la manifestation, magnifiquement réussie de Quimper, vous vous êtes crus autorisés à parler de « récupération, manipulations et autres qualificatifs » pour la décrédibiliser. Cela en oubliant que vous portiez en même temps atteinte à l'intégrité des nombreux manifestants, salariés, nouveaux ou futurs sans emploi, petits et moyens chefs d'entreprises, tenants d'une Bretagne aspirant à être considérée comme majeure, responsable et souhaitant accéder à l'expérimentation, qui, sincères et loin de donner une réalité à vos propos, étaient présents pour de vraies et nobles raisons.
Une campagne médiatique orchestrée par de purs jacobins, politiques, universitaires, fonctionnaires, responsables culturels niant leurs propres engagements quant au respect de la diversité, jouant les amalgames, a été organisée.
En proférant - lors de votre manifestation de Carhaix où vous êtes apparus comme des « briseurs d'unité... comme d'autres de grèves » - comme l'a fait le leader régional de la CFDT «On ne rejette personne. Mais qu'on ne vienne pas nous parler d'écotaxe»...(ce qui prouve, au minimum, son ignorance des vrais problèmes) vous êtes apparus en fait comme les «... barons ! » d'une mauvaise farce.
Sur ce plan la Bretagne a en effet déjà payé ! (voir le site)
En fait vous avez démontré, non pas agir dans l'intérêt des salariés » mais dans le sens des vôtres. Votre appel à manifester « seuls » à Carhaix n'a eu d'autre objectif, après avoir été débordés, que de tenter de reprendre « la main » et ce faisant...d'apporter votre soutien au gouvernement.
Il est vrai que vous lui devez bien cela. Et pas seulement à celui actuel mais également à celui et à ceux qui l'ont précédé.
Vous lui, vous leur devez, en effet beaucoup.
François Chérèque, votre ancien collègue, peut en témoigner. Lui qui, nommé inspecteur général des Affaires sociales, grâce à cette promotion, bénéficie, privilège, d'une « belle retraite dorée » qu'en ces temps de crise, beaucoup vont lui envier.
L'enterrement du rapport Perruchot sur le financement des syndicats et autres certains Comités d'entreprises inféodés a confirmé la connivence qui existe depuis plus de 40 ans, avec tous nos gouvernants. Sa publication, aurait, il est vrai, permis de faire cesser - ce que, complices, vous cautionnez - le scandale du CCAS dont les conséquences pénalisent les salariés les plus fragiles.
Le refus de la suppression du CESE national grand pourvoyeur de fonds des syndicats en atteste.
Il est indispensable et salutaire que les salariés puissent être défendus par des syndicats... mais pas seulement gestionnaires de crises. Par des syndicats constructifs anticipant, participant au futur économique de la Région, au service de la Collectivité.
Or vous n'avez porté aucun intérêt à la proposition qui vous a été faite, en 1993, de la création d'un Symposium international.. "Les Etats généreux de la solidarité."
Ce dernier reposant sur : « la nécessaire remise en cause des systèmes économiques, sociaux, politiques de notre Société, en intégrant les notions de la nécessaire prise en compte des technologies au service de l' Homme, de nouvelles formes de solidarités, de la mise en avant des valeurs humaines ».
Etaient invités pour en débattre, des politiques, des économistes, des scientifiques, des philosophes, des chefs d'entreprises, des syndicalistes…
Tous ont été aux abonnés absents.
Aujourd'hui la réalité, et vous le savez bien, est que les Bretons - quelle que soit la catégorie sociale à laquelle ils appartiennent- disent « stop au matraquage fiscal »... non à la mort d'une Région, oui une véritable responsabilité institutionnelle donnée à la Région, oui à la reconnaissance de sa spécificité péninsulaire.
Cela qu'ils aient ou non des « Bonnets rouges ! »