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Loïg Chesnais-Girard
- Communiqué de presse -
Lettre ouverte au Président de la région Bretagne Chesnais-Girard : Toponymie bretonne
Lettre ouverte de Koun Breizh à Mr Chesnais-Girard, Président de la région Bretagne, pour qu’il intervienne au soutien de la toponymie bretonne gravement menacée par l’application de la loi 3DS et le rôle néfaste de la Poste. La région doit intervenir pour rappeler leurs droits et leurs devoirs aux communes qui se trouvent sous la dépendance de la poste.
Par Yvon Ollivier pour Yvon Ollivier le 1/03/24 13:05

M. le Président,

Ce que l’on pouvait craindre se produit désormais sous nos yeux. L’application de la Loi 3DS conduit de manière silencieuse à la débretonnisation de nos campagnes. Selon l’article 169 de cette loi : « Le Conseil municipal procède à la dénomination des voies et lieux-dits, y compris les voies privées ouvertes à la circulation » . Toutes les communes doivent désormais dénommer les voies et les lieux-dits, donner un numéro à chaque usager et fournir l’adressage au format Base Adresse Locale dans la Base adresse nationale, selon les normes unilatérales de la Poste.

Les opérations ont commencé et ne sont pas encore achevées pour les petites communes.

Les communes appliquent cette loi, en lien avec la poste, choisissant souvent un nom français pour les voies qui ne comportaient pas de nom, conduisant à la disparition progressive du nom breton de nos lieux-dits.

A la demande de la Poste, elles mélangent français et breton en ajoutant « rue » ou « chemin » à une dénomination en langue bretonne, ce qui est absurde.

Pour des raisons techniques, il arrive que les lieux-dits disparaissent au moment de la saisie dans la Base Adresse Locale.

La dénomination bretonne des lieux-dits est condamnée à tomber en désuétude, comme à Plouezoc’h avec les appellations Lansalut, Coat Quiff, Porz ar Prat, Kervec, Kerall, Leoc’hen.

C’est tout un pays qui change de dénomination et donc de culture et d’identité, sous nos yeux. La francisation l’emporte. Pour de mauvaises raisons techniques s’apparentant au contrôle social et à la volonté d’uniformiser qui caractérise ce pays et sa technocratie, c’est notre patrimoine linguistique qui disparaît, au mépris des droits et de la diversité culturelle pourtant reconnus par la France par la ratification des conventions de l’Unesco.

Comment rappellerons-nous demain à nos enfants que nous formons un peuple dépositaire d’une mémoire, d’une culture et de langues singulières lorsque ces dernières ne s’inscriront plus dans nos paysages ?

Comment rappellerons-nous demain à nos enfants que nous formons un peuple alors que notre histoire n’est aucunement enseignée à nos enfants ?

Pour une commune courageuse qui refuse cette débretonnisation rampante et le fait savoir dans la presse, combien d’autres le font sans même voir le problème ?

La question vous avait été soulevée dès 2019 par un collectif d’artistes breton et le mouvement culturel, lorsque le Maire de Telgruc-sur-Mer débretonnisait allègrement, avec des noms aussi inappropriés que « rue du Pélican » .

Il nous semble indispensable que le Conseil régional de Bretagne, légalement en charge de la défense du patrimoine breton et de nos langues prenne une initiative forte eu égard à la situation d’urgence dans laquelle nous nous trouvons aujourd’hui.

La situation est bien trop grave pour refuser d’agir au motif que les communes sont en charge la dénomination de leurs rues et qu’elles appliquent la loi.

L’association Koun Breizh, dont l’objet consiste à défendre la mémoire bretonne, vous demande de la manière la plus solennelle d’agir dans cette situation d’urgence et de rappeler à toutes les communes qu’elles sont en droit de conserver intacte l’appellation de nos lieux-dits, tout en attribuant à chaque usager un numéro, et ce, quelles que soient les demandes pressantes de la Poste ou les difficultés techniques.

Elle vous demande de dresser la cartographie de l’ensemble de notre patrimoine toponymique breton en lien avec toutes nos communes et de contractualiser avec l’association des maires de Bretagne un plan de sauvegarde et de mise en valeur de ce patrimoine.

La loi vous a donné compétence pour agir dans ces matières. Nous ne pouvons plus attendre face à la débretonnisation rampante de notre pays.

Veuillez croire, Monsieur le Président, en l’expression de notre plus haute considération.

Pour Koun Breizh

Yvon OLLIVIER

Voir aussi sur le même sujet : toponymie, loi 3DS
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logo Yvon OLLIVIER est juriste, auteur de l'ouvrage "la désunion française essai sur l'altérité au sein de la République" ed l'harmattan 2012 et membre de la coordination des juristes de Bretagne blog associé desunion-francaise.over-blog.com
[ Voir tous les articles de Yvon Ollivier]
Vos 9 commentaires
Léon-Paul Creton Le Vendredi 1 mars 2024 20:31
" Veuillez croire, Monsieur le Président, en l’expression de notre plus haute considération.
Pour Koun Breizh"
Pas en mon nom!
(0)  Envoyer un mail à Léon-Paul Creton
Anne Merrien Le Samedi 2 mars 2024 09:43
Fustiger le traitement infligé à notre pauvre langue bretonne n'est hélas pas très productif. Il vaut mieux trouver d'autres arguments.
Pour Fañch, il valait mieux critiquer l'illogisme de la liste élaborée par l'Académie française, qui accepte le ö (à cause de l'unité de mesure röntgen) et pas le ñ (alors que l'Académie recommande d'écrire cañon à la place de canyon).
En ce qui concerne la toponymie, pointer du doigt ce qui a été fait à Plouezoc'h va au contraire victimiser les conseillers municipaux. Il vaut mieux retourner l'argument de la sécurité, en expliquant qu'une personne âgée prise de panique appellera les secours en communiquant le toponyme qui n'existe plus.
(1) 
Jacki Pilon Le Dimanche 3 mars 2024 11:48
Quid de l'usage du "code plus" ? Voici la doc (google) sur le sujet :
Les codes plus fonctionnent de la même manière que les adresses postales. Ils peuvent vous aider à obtenir et utiliser une adresse numérique simple. Ils peuvent également vous aider à définir un emplacement spécifique pour une adresse classique. Par exemple, vous pouvez identifier différentes entrées pour un même bâtiment.
Vous pouvez utiliser les codes plus pour identifier un lieu spécifique où recevoir des livraisons, accéder aux services d'urgence et services sociaux, ou diriger les utilisateurs vers un lieu. Les codes étant simples, vous pouvez facilement les partager avec d'autres personnes.
Les plus codes sont basés sur la latitude et la longitude. Ils utilisent un système de grille simple et un ensemble de 20 caractères alphanumériques. La liste de caractères exclut volontairement ceux qui sont faciles à confondre, tels que "1" ou "l".
Voici un exemple de code plus : PGJQ+4J Lannion
il suffit de le copier-coller dans la fenêtre de n'importe quel navigateur. Question à vos lecteurs : quel lieu désigne ce code ?
Ce code peut être ajouté à n'importe quelle adresse sans rien changer d'autre et limiterait les dégâts des grandes manoeuvres d'appauvrissement de notre patrimoine culturel, sous couvert de "progrès numérique" !
(1)  Envoyer un mail à Jacki Pilon
Anne Merrien Le Dimanche 3 mars 2024 17:59
Loi 3DS.
D pour décervelage, déculturation, débretonnisation ?
S pour suivisme ?
Anat deoc'h.
(1) 
G Kerouanton Le Vendredi 8 mars 2024 10:21
Même chose pour l'autonomie, mais cette fois c'est la droite qui nous donne des arguments pour peser sur les socialistes: Ouest- France du 6 mars : "Autonomie pour les régions: la droite veut aller plus vite"... "Selon ces élus bretons de droite, il ne faut plus tarder: Il est urgent d'agir si nous ne voulons pas rater le train". Incroyable : la droite pousse à l'autonomie, et les socialistes freinent ! N'oubliez pas de le leur rappeler si vous en connaissez quelques uns . c'est ce que je fais moi-même. Les petites pressions finissent par donner des résultats.
(0)  Envoyer un mail à G Kerouanton
Anne Merrien Le Samedi 9 mars 2024 13:10
Le Conseil départemental de la Loire-Atlantique peut organiser un vote consultatif sur son changement de région de rattachement. Or que demandent les autonomistes ? Que ce soit l'Etat central qui organise ce vote ! Un vote qui serait tout aussi consultatif : aucun bonus en passant par le Gouvernement. On peine à comprendre, ou alors on ne comprend que trop bien : des strapontins ou des subventions seraient en jeu.
Il ne faudrait pas non plus que l'autonomie locale aboutisse à un mini régime présidentiel. On en a eu un avant-goût quand Grosvalet a usé (ou abusé ?) de son pouvoir discrétionnaire, en refusant d'inscrire la pétition des 100 000 dans l'ordre du jour, alors que la loi indiquait que cette pétition devait faire l'objet d'une délibération du Conseil départemental.
(0) 
De P. Lutzig à Anne MerrienLe Lundi 11 mars 2024 12:04
Vous allez nous lâcher ? On parle de notre toponymie bretonne, l'âme millénaire de cette contrée et vous ramenez tout à vos histoire de consultations des élus pays de loire. On s'en fout ! Lâchez-nous la grappe avec cela, c'est complétement hors-sujet, insignifiant.
(0)
De Anne Merrien à Anne MerrienLe Lundi 11 mars 2024 14:57
Il est vrai que le sort funeste qui a été réservé à la pétition des 100 000 n'intéresse pas grand monde. Pour une fois qu'il se passait quelque chose en Bretagne... Et je ne suis pas à l'origine du glissement de la conversation sur l'autonomie.
(0)
Anne Merrien Le Mardi 12 mars 2024 17:14
Un petit aperçu des noms condamnés à l'effacement en Plouezoc'h :
- Lansalut est attesté dès 1462. Salut est un nom de baptême emprunté au latin, à prendre aussi dans le sens de "prospérité, bien-être".
- Leoc'hen, plus récent (1765), est composé de : le (lieu) + oc'hen (bœufs)
(d'après Albert Deshayes)
Sans doute faut-il voir les patronymes Guézec dans Kervec, Grall ou Gall (mais pas Le Gall) dans Kerall. Je suppose que quiff est une variante de queff (breton moderne kef, tronc).
(0) 
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