Grande nouveauté dans le panorama politique français : l’apparition de députés représentant des minorités nationales corse et polynésienne.
Premier problème : ces minorités aspirant à l’indépendance ou à l’autonomie ne peuvent pas être reconnues par la République Française, une et indivisible ! Elle ne connaît que ses régions administratives et donc les affublent du qualificatif de régionalistes (REG) en lieu et place de nationalistes, indépendantistes ou autonomistes (1).
Deuxième problème : où faut-il mettre ces REG dans les représentations infographiques ? Dans le cadre du paradigme binaire, droite-gauche, qui faisait consensus jusqu’alors, et qui semble perdurer dans le milieu journalistique, on les qualifie de DIVERS et on les place à l’extrême-droite. LE TÉLÉGRAMME et LE MONDE, pour ne citer qu’eux, ont ainsi présenté ce résultat dans leurs éditions du 20 juin (voir diagramme ci-contre). Ce qui voudrait laisser entendre que les REG sont des extrémistes de l’extrême-droite. Il est vrai que, portant atteinte à l’indivisibilité hexagonale, ce sont de dangereux révolutionnaires irrespectueux du dogme de la République Une et Indivisible.
On peut une nouvelle fois s’interroger sur le traitement de l’information effectué par les journalistes. En effet, le Ministère de l’Intérieur positionne les REG au centre des “nuances des candidats” et prend ainsi en compte la position originale de ces élus dans le spectre politique (2).
MINISTERE de L’INTERIEUR
Nuances de Candidats Nb Sièges
Extrême gauche 0
Parti communiste français 10
La France insoumise 17
Parti socialiste 30
Parti radical de gauche 3
Divers gauche 12
Ecologiste 1
Divers 3
"Régionaliste 5"
La République en marche 308
Modem 42
UDI 18
Les Républicains 112
Divers droite 6
Debout la France 1
Front National 8
Extrême droite 1
Pour quelle raison les journalistes de ces médias ont-ils cru bon de ne pas le prendre en compte?
Comme nous le remarquions déjà en octobre 2015 (3), l’indépendance est une notion qui ne fait pas recette dans la presse française. On se souviendra à ce propos de la censure du magazine Bretons par son mentor Ouest-France lorsque ce magazine fit sa une sur le résultat d’un sondage qu’elle avait commandé et qui constatait que 18% des Bretons étaient pour l’indépendance de la Bretagne.
Dans le cadre de la délatéralisation du champ politique inaugurée par le régime Macron et pour tenir compte de l’apparition des représentants des minorités nationales, une nouvelle représentation infographique s’impose. Elle fait appel à un diagramme circulaire, un camembert et non à diagramme semi-circulaire (voir diagramme de l'en-tête).
(1) (voir le site)
(2) (voir le site)
(3) (voir le site)