Aucune unité des Forces Françaises libres n'a débarqué le jour J en Normandie. Par contre les commandos Kieffer, une unité britannique composée à 50 % de Bretons, fut la première unité à débarquer sur la plage de Ouistreham (Sword Beach) et la première en fait à débarquer en Normandie (si on exclut les parachutistes arrivés la nuit).
ABP rend hommage à Gwen-Ael Bolloré (1925-2001, oncle de Vincent Bolloré), François Guezennec (né à Saint-Malo, décédé en 2006 ( voir notre article ), Maurice Chauvet (1918-2010, ( voir notre article )), A. Allain, Louis Bégot, Le Rigolleur (né à Plancoet, décédé en 2009), A. Bernard, G. Briand, J. Couturier, R. Croizier, G. Fagou, H. Gicquel, J. (Ollivier) Guivarc'h, J. Guyader, G.Guillou, J. Kermarec, Marcel Labas (originaire de l'île de Sein, tué le 6 juin par un snipper allemand), Le Bris, M. Le Floch, J. Le Goff, M. Legrand, Jean Lemoigne (tué le 6 juin), R. Le Morvan, J. Le Naour, R. Leostic, R. Lossec, lieutenant Jean Mazeas, J. Masson, J. Moal, R. Moguerou, J. Guivarch, J. Piriou, L. Prévost, Y. Quentric, P. Quere, lieutenant Guy Vourc'h (une famille de Plomodiern qui donnera de nombreux Résistants entre 1940 et 1945 : son père, sa mère, ses frères Yves, Jean et Paul, et ses soeurs), Lieutenant Francis Vourc'h, P. Taniou, M. Rouxel, R. Roux, J. Senné (liste incomplète car recherche toujours en cours).
La dernière lettre de Marcel Labas à ses parents avant qu'il tombe dans une rue de Ouistreham (source famille Labas et Maurice Chauvet) :
Mon cher papa et chère maman ainsi que mon cher frère,
A la veille de la grande bataille décisive pour la libération de notre pays, je vous écris cette lettre car comme je suis aux avant-postes, peut-être n’arriverai-je pas jusqu’à vous avant la fin de la guerre. [...] Que m’importe de mourir. Je n’ai pas peur des balles, mais je veux qu’après la guerre vous n’ayez pas peur de citer le nom de votre fils et à en rougir.
Cher papa et chère maman je pars bien triste aussi car je vais vous confier mon histoire de cœur.
J’aime une jeune fille anglaise que j’ai rencontrée durant mon séjour en Angleterre. Je vais avoir un enfant d’elle et je suis bien triste car ma demande de mariage a été refusée [...], car aucun papier ne peut m’être délivré avant le second front, et pourtant j’aime cette jeune fille. J’aurais voulu que l’enfant porte mon nom; si je venais à mourir, que voulez-vous, c’est le destin qui veut cela, mais si je reviens, je jure qu’elle sera ma femme ; en attendant je lui lègue mes biens qui se montent à peu près à 10000 francs. Au moins quand l’enfant viendra pourra-t-elle commencer à l’élever. Je n’ai pu en faire ma femme mais elle est ma fiancée. C’est la seule femme que j’ai vraiment aimée dans ma vie. [...]
Chers parents, je voudrais vous faire encore une demande : si jamais les Anglais viennent à la maison, ne les repoussez pas car, quoi que l’on dise sur eux, tous les Français que nous sommes en Angleterre, nous avons été accueillis comme des frères. [...] Cher papa et chère maman je termine maintenant ma lettre car, voyez-vous, j’ai tant de choses encore à vous dire, mais il faudrait que je vous voie. Je vous mets aussi ma photo pour vous laisser un souvenir de moi. En terminant cette lettre j’ai aussi les larmes aux yeux, car peut-être je me dis que je ne vous reverrai plus, mais mon devoir il est nécessaire que je le fasse. Rien ne doit passer avant le devoir.
Cher papa et chère maman, je finis ma lettre en vous embrassant bien fort ainsi que toi, mon frère Jean.
Sur wikipédia on trouvera Commandos Kieffer (France libre).
Philippe Argouarch