Toutes les troupes, ou presque étaient là : Madarjeu, Forzh petra, Fubudenn, Giz ar glav, Penn ar Bed, Strollad Kallag, Tro Didro, La Obra, Oaled Landelo...
Il est des conférences où on aimerait voir plus de journalistes pour pouvoir diffuser la richesse des constats et des propositions échangés en breton surtout, en espagnol et en français un peu, pendant deux heures et demie hier à Ti Ar Vro Karaez.
Le théâtre en breton se porte bien et mal : pour l'année 2014, quatre créations sont en cours, deux nouvelles troupes sont nées. Le théâtre jeune public en breton a réuni 8 500 enfants pendant l'année scolaire (10 500 pour l'audiovisuel avec Daoulagad Breizh). Les ateliers théâtre dans les écoles et les collèges et lycées existent, de façon ponctuelle (ateliers pendant les vacances scolaires ou tout au long de l'année le mercredi) ou dans les établissements scolaires (lycée Diwan, collège du Relecq, St François ...).Deux nouvelles troupes : Forzh Petra et 'Giz ar glav sont nées ... Alors ?
Le malaise vient de plusieurs choses : le changement de public, les bretonnants de naissance se faisant plus rares et la nécessaire adaptation à ses évolutions.
Le transfert des jeunes bretonnants dans les deux grandes villes de Brest et de Rennes où souvent ils restent travailler implique une réflexion sur la place du théâtre dans ces villes. Des zones entières en Bretagne n'accueillent jamais de théâtre en breton, alors qu'ils ont des classes bilingues, des cours de breton ... Les auteurs ne sont pas assez nombreux, les liens entre auteurs de nouvelles et de romans, l'audiovisuel, n'existent pratiquement pas.
Céline, metteur en scène et comédienne de la Obra insiste sur l'efficacité du travail en équipe. Quinze troupes de théâtre en breton, une cinquantaine de professionnels (metteurs en scène, décorateurs, techniciens, comédiens, auteurs, vidéastes ...), représentent un potentiel pour la création d'une véritable filière artistique en Bretagne.
La journée d'hier réunissait de nombreux jeunes, avec de nombreux projets. Le souci du jeune public, la mise à plat des problèmes et des réussites de ce théâtre malgré les nombreux obstacles (financements, vie d'une troupe amateur souvent fragile, frilosité des enseignants à accueillir des comédiens dans leur classe...) ont été largement débattus.
Plusieurs pistes ont été dressées pour l'avenir, dont l'enregistrement de pièces radiophoniques avec Radio Rivages et Radio Kerne, la poursuite de captations vidéo de qualité avec Breizhvod (trois pièces en ligne déjà) permet aux cours de breton, aux enseignants de collèges et lycées de retravailler sur le texte sont des avancées.
La demande au FALB de financer des pièces radiophoniques a aussi été évoquée. Mettre en ligne le colloque sur le théâtre à Callac enregistré par Dastum est aussi souhaité.
Et surtout continuer à travailler ensemble, à échanger idées et projets, et à développer un art qui permet à tous les musiciens bretonnants, les chanteurs, les plasticiens, les auteurs, les danseurs ... de faire du théâtre un art total.
En Bretagne, la musique a pris le devant de la scène. Au détriment de la langue, de la poésie et du pouvoir des mots. Alors qu'au Pays de Galles, les poètes sont considérés comme les artistes les plus importants en tant que garants d'une créativité de haut niveau en gallois.