Elle avait commencé le théâtre jeune, dans le Léon, après avoir vu les son et lumière en plein air d'Ar Vro bagan. Elle avait envie d'être comme eux, aussi beaux qu'eux, une artiste, et en breton, tout pareil.
Elle est allée au Guatemala, elle a appris là-bas que le théâtre pouvait revêtir la forme de marionnettes géantes ou de personnages sur échasses dominant la foule. La Redadeg, c'était grâce à elle, ces grands adolescents au-dessus des coureurs. Les projets en quatre langues, c'était sa volonté farouche d'abolir les frontières entre les langues, entre les continents. Elle avait l'énergie de ceux qui ne croient pas à l'impossible. Elle avait créé la compagnie la Obra, monté plusieurs spectacles, formé des adolescents au théâtre de rue, au théâtre engagé. Et puis, mère de deux jeunes enfants d'un an et trois ans, une nuit d'octobre, les pompiers n'ont rien pu faire pour la ranimer.
Elle restera dans les mémoires comme une figure inoubliable du théâtre multilingue, novateur, bretonnant et ouvert sur le monde. Toutes nos condoléances à la famille, à ses amis, à la troupe qui devra se reconstruire sans elle, pour que le spectacle continue... si c'est possible, tant la douleur de chacun de ceux qui travaillent avec elle est grande, tant la séparation est inconcevable. Kalon vat, tudoù, ur chans ho peus bet da anavezout ur plac'h ken just, ken gwir, ken kaer !