Le Congrès celtique international qui vient de se tenir à Aberystwyth, au Pays de Galles, du 28 juillet au 1er août dernier, a connu un beau succès, tant au niveau de ses travaux intellectuels, que des concerts et des excursions organisés au long de la semaine.
La délégation bretonne était menée par Yann Guillamot, président de la branche bretonne, accompagné de Yann Talbot, trésorier de cette branche, de Bernard Audic, Pierre Lemoine, Jean Kergrenn et d'autres délégués venus de Bretagne. Le thème de travail du congrès était cette année "la nature et l'environnement dans les pays celtiques, la recherche d'un développement durable pour demain". C'est Muriel Le Morvan, journaliste bilingue à France 3 et originaire du Trégor, qui a présenté la situation de la Bretagne. Les débats et échanges entre les délégués des différents pays celtiques ont été très riches et instructifs. Les musiciens venus représenter la Bretagne étaient le guitariste Philippe Brosse et le poète, chanteur et compositeur Youenn Guillanton.
Lors de l'Assemblée générale annuelle du congrès qui s'est tenue le 1er août et qui a été l'occasion d'adopter notamment un certain nombre de motions, les délégués de la branche irlandaise ont annoncé officiellement le lieu, les dates et le thème du prochain congrès.
Après s'être tenu à Cork et, plusieurs fois, à Dublin, ce futur congrès aura lieu à Sligo (Sligeach en irlandais), ville de plus de 17 000 habitants, située dans le nord-ouest de l'Irlande et jumelée avec Crozon en Bretagne. Sligo se trouve à proximité de la mer et non loin du Donegal. C'est dans la région de Sligo que le grand poète et dramaturge William Butler Yeats (1865-1939) passa une bonne partie de son enfance.
Le Congrès se déroulera du 27 juillet au 2 août 2009 et il aura pour thème "les noms de lieux dans les pays celtiques".
Ce thème peut paraître au premier abord un peu inattendu et même un peu académique, mais il a en fait un lien très fort et très direct avec la culture et l'identité des pays celtiques, hier mais plus encore aujourd'hui. Il s'agit vraiment d'une question d'actualité. Les noms de lieux sont en effet un témoignage durable et incontestable de la présence des langues celtiques, y compris dans les zones où elles ont pu cesser d'être parlées; l'existence de noms non-celtiques (par exemple scandinaves dans certaines îles écossaises ou romanes en Haute Bretagne) est un rappel de l'apport d'autres peuples et d'autres cultures qui ont contribué aussi à la richesse culturelle des pays celtiques, de tous temps ouverts sur l'extérieur par la mer; beaucoup de noms de lieux celtiques ont été anglicisés ou francisés dans les siècles passés et la mise en place progressive d'une signalisation bilingue, restituant la forme celtique à côté de la forme anglaise ou de la forme française est un élément important des politiques en cours pour reconnaître officiellement les langues celtiques et leur donner un véritable statut; le développement d'une telle signalisation ne peut se faire de manière fantaisiste, mais requiert prudence, méthode, rigueur et bon sens; les échanges d'expériences concrètes entre représentant des six pays devraient être tout à fait captivants.
Il ne faut pas oublier enfin que les six pays celtiques ont connu une très forte émigration à travers le monde, surtout depuis deux siècles, qu'il y a plus de 100 millions d'habitants de notre planète qui ont des ancêtres originaires des pays celtiques et que les noms de lieux en sont aussi un témoignage éclatant. Il existe aujourd'hui, aux États-Unis, au Canada, en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Afrique du Sud et dans bien d'autres pays encore, des centaines de milliers de noms de lieux d'origine celtique.