Ur vezh. Une honte. Voilà désormais que des jeunes qui ont réalisé leurs études en breton n’ont pas le droit de passer leur bac en breton.
Par Michel Bouvier pour Bretagne Prospective le 23/06/18 18:59
Ur vezh. Une honte. Voilà désormais que des jeunes qui ont réalisé leurs études en breton n’ont pas le droit de passer leur bac en breton.
Voilà donc, dans « la » patrie des droits de l’homme, la situation en 2018.
Monzie
A force de persévérance (la première école Diwan est créée sans l’aval de l’Etat, le lycée Diwan de Carhaix est notamment lancé grâce aux Vieilles Charrues…), quelques jeunes Bretons ont au forceps tout simplement le droit de parler une langue. La Bretagne attend depuis des décennies une simple reconnaissance et un droit élémentaire reconnu partout en Europe.
Mais voilà. En France c’est non. Sous de nouveaux mobiles, le Rectorat leur « interdit » pour le baccalauréat de composer en breton. C’est interdit. C’est écrit. Un jeune qui a, depuis plusieurs années, eu enfin le droit de préparer un examen avec une langue va être évalué avec une autre. Il n’a pas le droit. Vous avez bien lu.
Mais dans quel Etat sommes-nous ? On se croirait en 1925 au temps de De Monzie (« Pour l’unité linguistique de la France, la langue bretonne doit disparaître »). Le Président ne vient-il pas de déclarer à Quimper (en 2018 quand même) que la langue bretonne « n’était plus » (sic !) une « menace » (sic) pour la République ? Mais où sont les Parisiens ? De quoi ces gens ont-ils peur ? D’une culture, d’une langue, d’une identité qui n’est pas la leur ? Qu’ils ne connaissent pas ? Comment expliquer en 2018 que cet Etat toujours prompt à donner des grandes leçons de « démocratie » au monde entier soit aussi archaïque, figé, pour tout dire insupportable.
Ah la « France ». Ce magnifique pays des « Droits de l’Homme ». Jusqu’où cette farce ira-telle ?
On ne peut que saluer le courage de ces quinze jeunes qui disent non. Oui, ils risquent leur année. Mais ils partent au combat. Quand la porte de la démocratie est fermée, ils tentent de l’ouvrir ailleurs.
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Marie-Josée Christien Le Samedi 23 juin 2018 20:47
Je n'ai pas réussi à signer la pétition pour vous soutenir, pour des questions techniques. Mais bien sûr je soutiens votre cause, juste et logique. Marie-Josée Christien, responsable de la revue Spered Gouez / l'esprit sauvage, poète, auteur jeunesse et critique, lauréate du Prix Xavier-Grall et du Grand Prix international de poésie francophone pour l'ensemble de son oeuvre.
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Yann Menez Are Le Samedi 23 juin 2018 22:20
Quel courage ces jeunes :risquer de ne pas avoir le bac pour défendre leur langue. Que va faire l’etat face à cette situation ? espérons que la sagesse l’emportera.
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Jacques Le Dimanche 24 juin 2018 10:47
On peut se poser la question pourquoi cette initiative n'a pas été faite plus tôt et pourquoi l'ensemble des terminales n'y participent pas? Le mouvement breton est devenu lisse, pratiquement transparent, la moindre initiative un minimum osé soulève une levée de bouclier des anciens... Il faut avant s'assurer que la démarche est ''propre'' et ne véhicule pas une idéologie ''nauséabonde'', n'est pas anti-France, n'est surtout pas indépendantiste, que les personnes sont politiquement ''clean'' (c'est à dire identifié à gauche), etc... etc... sans compter que ce n'est JAMAIS le ''bon'' moment et que cela peut interférer avec des ''négociations sérieuses'' en cours, etc... etc.... Parfois, c'est à se demander si le courage de ces jeunes est de faire face à l'idéologie jacobine uniformisatrice ou de faire face à l'état d'esprit du mouvement breton? En tout cas, félicitation à ces jeunes... car il est très probable qui vont faire avancer les lignes (tant au sein de la Jacobinie que du mouvement breton)...! En espérant une interview de ces jeunes...!
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Yann Menez Are Le Dimanche 24 juin 2018 12:08
À Jacques Pas si simple que cela ,il faut tout d’abord que les jeunes emportent l’adhesion de leurs parents qui s’inquietent à juste titre de leur avenir. Risquer de ne pas avoir le Bac peut entraîner des refus, et certainement des discussions et des hésitations,et on peut le comprendre. Par ailleurs le degré de conscience politique bretonne n’est pas le même chez toutes les familles « Diwan », même s’il est bien supérieur à toute autre école. Si le Peuple Breton édite réellement,ce que je crois, il est composé de multiples tendances, certaines politisées d’autres beaucoup moins et d.autres ps du tout. Il faut l’admettre c’ est une réalité !
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Jacques Le Dimanche 24 juin 2018 13:31
@ Yann Menez Are J'entends bien et ce que vous dites, et en effet c'est la réalité du moment! Une réalité qui fait dire à Macron que ''la réunification'' comprendre : la ''Bretagne'', c'est "dépassé"! Il est même tellement sûr de lui, qu'il nous le dit en face...! La preuve, je l'ai dis et je le redis, même Diwan se refuse à enseigner l'histoire de Bretagne... C'est quoi la vocation de Diwan? D'enseigner une langue hors sol? Hors territoire, hors histoire, hors peuple/nation...! Donc oui, on vient de moins en moins à Diwan pour l'identité, de plus en plus pour le coté convivial, voir alternatif! Et c'est ainsi qu'on se retrouve avec à peine 10% d'élèves avec le même niveau de cran qu'aurait une majorité de lycéens partout ailleurs en Europe (dans les cas similaires à la Bretagne)... Voir comment, nous les ''ouvert sur le monde'' sommes les seuls à ne pas participer à la FUEN (créé par un Breton, qui plus est...) Macron n'est PAS un imbécile, ce gars a réussi a faire exploser le puissant Parti Socialiste (si cher au mouvement breton), à faire exploser l'UMP/LR et même à rendre asthmatique le FN/RN (au sommet de sa popularité)...! Si les Bretons ne tirent pas les conséquences, visiblement Macron lui a très bien compris...! Il donnera des cacahouètes pour mieux mettre à terre le peu de militantisme/de conscience qui reste en Bretagne, sachant que le ''politiquement correct'' du mouvement breton achèvera le travail... Oui, c'est la réalité!
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Boned ruz Le Lundi 25 juin 2018 00:11
@Jacques: Il est probable que le mouvement breton soit " achetée" par la politique... cela me fait songer à une raison supplémentaire de l'abandon de la langue après la guerre... Ce n'est qu'une hypothèse, cependant, cette overdose de politique conservatrice et ou communiste... cette guerre intestine qui n'a rien amené de bon si ce n'est le fait d'avoir démoli la société bretonne... le fait d'avoir fait croire aux gens qu'il fallait un parti pour défendre son avenir...Et finalement, l'incapacité des bretons à se parler ... l'écoeurement de soi jusqu'à mépriser sa langue... L'incapacité des Bretons à gérer leurs affaires eux-mêmes prend sa source dans la réalité politique... C'est dit et cela continu... J'ai cependant plus d'espoir que vous du fait que E Macron n'est pas légitime... En ce que le système politique français est en perte de vitesse... En ce que des intellectuels ( M Onfray ) sans doutes d'autres suivent la réalité des gens à qui il reste du bon sens... E Macron vocifère comme Rajoy il y a peu... Ils vocifèrent parce qu'ils ont la trouille de perdre... C'est pourquoi il me semble plus constructif maintenant de mettre en lumière cette peur plutôt que de considérer que tout est perdu. Nous ne sommes pas au sortir de la guerre, nous ne sommes pas non plus au temps de l'abandon du terme de " minorité nationale"... Nous sommes au temps de l'information c'est elle qui sera décisive... sur E Macron, sur le mouvement Breton, sur les réticences de Diwan pour l'enseignement de l'histoire... Je pense que Diwan ne veut pas " d'histoire" avec son payeur... de même que l'école" libre" a perdu sa liberté en 1959 : du pain contre la loyauté...Que pouvaient-ils faire d'autre sinon crever? et que peut faire Diwan ; Diwan subit la même pression et contrainte, il ne sont plus vraiment libre. Pour être libre, il leur faudrait trouver de l'argent... Mais le capital n'est peut-être pas leur tasse de thé...Et le capital est-il capable d'oeuvrer sans intérêt? N'est-ce pas que les Bretons ne savent plus se parler... C'est pourtant la première chose à faire pour dépasser ainsi le mouvement breton et son amour de la politique.
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Jacques Le Lundi 25 juin 2018 11:55
@ Bonnet ruz, Je pense comme vous qu'il y a eu une lutte intestine en Bretagne lors de la 2GM, mais pas sur le sujet de la Bretagne mais entre des communistes qui rêvaient d'un monde international déculturé gravitant autour de Moscou avec l'usage de la violence comme élément indispensable à la réussite de ce projet et des indépendantistes qui à l'époque représentaient le principal obstacle à cette idéologie... Les plus violents se sont retrouvés par le hasard de 1942 propulsés dans le camp du ''bien'' aidé à partir de 45 par un pouvoir étatique français qui avait son histoire à réécrire... et ce cocktail à détruit la société bretonne par un mensonge encore plus pesant que celui qui exercé sur la société française (où tout le monde était résistant) d'une identité bretonne présentée comme la ''cause'', mauvaise en soit, comprendre : ''fasciste par nature''. (Pour une identité ayant plus de 2000 ans d’existence)... Car je n'ai aucune connaissance d'un peuple/nation qui décide d'abandonner sa langue ''comme ça...'' pour expier la ''faute''... Même avec le poids des millions de morts, l'idée n'est pas venu ni aux Allemands, ni aux Russes, ni aux Chinois... L'identité bretonne a servit à blanchir l'histoire des vainqueurs... (sachant une fois encore, que ce n'est ni les Américains ni les Britanniques qui avaient besoin de cela...) La version ''moderne'' de cette manière de penser est justement le fait de croire (ou faire croire) que Diwan n'enseigne pas l'histoire de Bretagne par ''peur d'avoir des histoires avec son payeur''. En effet, qui peut croire que l'Etat Jacobin est plus répressif que l'Etat Franquiste espagnol? En Bretagne, un prof de Diwan n'ira pas 20 ans en prison pour avoir enseigner l'histoire... quant à l'impact sur le financement étatique, il reste à démontrer... Vous savez, Diwan n'est pas si moteur que cela pour le bac en breton... (A mon avis, on sous estime la lourdeur des portes que ces 15/20 jeunes doivent enfoncer...) La vérité me semble autre: l'identité bretonne est toujours ''suspect de fascisme'', on s'imagine que l'on doit apporter des ''garanties''... (voir le même phénomène avec la vidéo ''les 5 minutes Bretonnes''...). L'état jacobin est seulement un prétexte pour masquer la réalité... Diwan (les profs/l’administration interne/les parents) sont en fait bien plus libre qu'on s'autorise à l'imaginer... (sans occulter les difficultés qui sont immenses, on reste sous un régime jacobin). Je suis 100% d'accord avec vous quand vous dites que ''les Bretons ne savent plus se parler''. C'est logique du fait du mensonge qui pèse sur la société bretonne... Ceux qui osent s'exprimer sont immédiatement combattu par ceux qui n'osent pas faire face à ce mensonge... et entre les 2, vous avez toute "une nuance de gris" que l'on appelle le ''Mouvement Breton'' et qui s'autorise à une certaine expression mais au prix d'un ''politiquement correct exacerbé''. Hors, ce politiquement correct à une couleur en Bretagne issu des vainqueurs douteux de 45 (je parle des communistes bretons liés à Moscou et non des Forces Alliés)... Comment expliquer qu'en Bretagne nous n'avons pas de parti politique assumé de droite, ni même de parti social-démocrate...? (En total écart avec l'ensemble de l'Europe). Là aussi, il ne faut pas faire croire qu'on peut vivre sans parti politique... sauf dans une Bretagne ''ouverte sur le monde'' (le monde n'allant pas plus loin que les frontières de l'Hexagone et les médias parisiens). Vous dites ''Macron'' n'est pas légitime... Oui, c'est vrai... mais la quasi totalité du mouvement breton a voté pour lui et revotera pour lui malgré le fait que la Bretagne (avec son territoire et son identité) est un sujet "dépassé"...! (M.Onfray a d'ailleurs exprimé un point de vu intéressant sur ce sujet, qui ne grandi pas le mouvement breton même si cela ne lui était pas adressé...). C'est pour cela que je dis régulièrement que le problème actuellement vient plus du Mouvement Breton que de l'idéologie jacobine. Je pense être réaliste sur le présent, mais également positif sur l'avenir... Mais uniquement parce que je pense sincèrement qu'une nation est capable de se libéré du mensonge sur son identité. J'ai globalement la même vision positive pour l'Afrique qui doit faire face à un mensonge à l'échelle d'un continent (une prétendue infériorité historique qui leur empêcherait de se développer sans le soutien de l'Occident : soit par la colonisation étatique/financière, soit par la migration)... Ce n'est pas le sujet sauf que dans les 2 cas la problématique d'autocensure et de négation résulte d'une situation coloniale qui se transforme en auto-colonialisme.
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Ar Vran Le Vendredi 29 juin 2018 11:52
Mise à jour du 28 juin : dixit le Telegramme "Le rectorat est intransigeant. Aucun cadeau ne sera fait aux élèves du lycée Diwan de Carhaix (29) qui, lors des épreuves du baccalauréat, ont rédigé en breton leur copie de mathématique. Les justifications en breton ne seront ainsi pas prises en compte." Comme mon commentaire à cet article a été refusé, le voici : "Et oui encore une fois, la France arrogante et ses sbires jacobins ont encore frappé . Le pire c’est la décision de ne pas corriger les copies rédigées en breton vient du rectorat de Bretagne, et non pas d’une officine de l’état central. Maintenant puisque tout indique que cette décision a été prise par des fonctionnaires locaux, il est toujours intéressant de faire une petite recherche sur internet pour en connaître un peu plus sur ces défenseurs de la religion républicaine. Et là je peux dire que l’on ai pas déçu. La nouvelle recteuse de l’académie de Rennes a été nouvellement nommée en 2018 à ce poste mais elle a de l’expérience car en 2010 elle était rectrice de l’académie de Strasbourg et for de son arrogance jacobine, elle s’est ramassée une pétition initiée par des élus locaux car... elle s’opposait au projet de bilinguisme en Alsace.... Comme quoi, on ne change pas une équipe qui gagne.... En outre une autre petite anecdote dénichée sur le net nous apprend que cette dame a passé une annonce pour recruter une employée de maison au rectorat pour son service exclusif, la teneur de l’annonce est à se tordre de rire; je ne parle pas bien sûr du délit de corruption" En espérant qu'il sera lui diffusé sur ABP...