Le Conseil Culturel de Bretagne souhaite apporter son soutien aux trois personnes inculpées (Thomas, Hubert et Régis) de dégradation de bien public pour avoir démonté des plaques de rue et repeint la statue d?Olivier Guichard, et qui seront entendus au TGI de St Nazaire vendredi 23 novembre prochain. Il est évident que ces pratiques ne sont pas souhaitables, mais il est non moins évident qu?elles n'ont pour objectif que d'attirer l'attention sur un préjudice bien plus insupportable et préjudiciable que fait subir l?Etat à la population de Loire-Atlantique. Depuis 67 ans, très majoritairement, les citoyens de Loire-Atlantique demandent l?abolition du décret du Gouvernement de Vichy instituant la partition administrative de la Bretagne. Tous les sondages d?opinion sur ce point sont explicites et avec des chiffres qui excluent toute ambiguïté. Les Assemblées élues (Conseil Général de Loire-Atlantique et Conseil Régional de Bretagne) ont exprimé clairement leur volonté de réunification administrative. Or, malgré cette situation, la loi qui autorise les référendums d?initiative locale n?est toujours pas appliquée par le Gouvernement auquel il appartient maintenant de mettre en ?uvre cette procédure. Dans le même temps, l?entreprise de « lavage de cerveau » continue sous toutes ses formes avec tous les moyens de l'Etat et à grands renforts de fonds publics. Du fait de cette partition, la population se voit privée d?un droit fondamental : le respect de son identité (suppression des émissions de radio bretonnes en Loire-Atlantique, suppression du breton à l?Université, privation des services propres à la Région administrative Bretagne, en matière de politique culturelle ou linguistique bretonne, privation d?informations « bretonnes » et sur le reste de la Bretagne du fait de l?assujettissement du découpage de la presse aux limites administratives, etc...). Au total, des préjudices graves d?une autre ampleur et d?une autre réalité que les « dégradations » reprochées. Et, puisqu?il est question de « bien public », le respect de la démocratie et de l?identité des populations n?est-il pas un « bien public » d?une autre importance ? En conséquence, le Conseil Culturel de Bretagne demande la relaxe des inculpés légitimement révoltés face à cette volonté d?éradication de la culture bretonne en Loire-Atlantique, d?autant plus inacceptable qu?elle est le fait des pouvoirs publics et qu'elle est aussi contraire aux conventions internationales sur la diversité culturelle que la France a ratifiées. Le Conseil Culturel de Bretagne demande également que l?Etat respecte la loi qu?il a lui-même instituée et qu?il abroge, par décret, le décret de 1941 ou, à défaut, qu?il mette en ?uvre une consultation de la population sur ce sujet de la réunification. Copie au Procureur général du TGI de St Nazaire Copie aux présidents du Conseil général de Loire-Atlantique et du Conseil régional de Bretagne. Patrick Malrieu, Président du Conseil Culturel de Bretagne