La Communauté de Communes du Pays de Pontchâteau – Saint Gildas des Bois a défini un périmètre de Zone de Développement Éolien entièrement situé dans le département de la Loire-Atlantique (Communes de Sévérac et Guenrouët) et représentant une surface de 122 hectares. Un projet d'implantation de quatre éoliennes de 2 MW chacune a été prévu entre le Rocher à la Vache, sur Sévérac, et le Cougou, sur Guenrouët. La production annuelle estimée est de 20 000 Mégawatts/heure, soit l'équivalent de la consommation électrique hors chauffage de 8 000 foyers. Le permis de construire des quatre éoliennes a été délivré en novembre 2011, est détenu par la société « sites à watt développement ». Le conseil municipal de Blain doit rendre un avis consultatif sur la question jeudi.
Délégué départemental de la SPPEF (Société pour la Protection du Patrimoine et de l'Esthétique de la France), association qui se bat depuis 1901 pour la sauvegarde du patrimoine architectural et paysager français et est reconnue d'utilité publique depuis 1968, je souhaite appeler à la vigilance. En effet, ce projet risque d'altérer les paysages actuellement dominés par la belle flèche de l'abbatiale de Saint-Gildas, miraculée de la dernière guerre.
Les 4 éoliennes seront implantées ainsi : deux autour du site mégalithique et de la chapelle du Rocher à la Vache, deux face au Cougou. Résultat : le clocher risque d'être encadré par les éoliennes, et on le verra ainsi depuis toutes les routes qui rejoignent Saint-Gildas par le sud (RD771, RD2) et de la voie ferrée. Belle carte postale, vraiment ! L'association qui porte le projet, Eoliennes en Pays de Vilaine, a produit des études paysagères qui écartent le risque de covisibilité, un ressaut se trouvant entre le parc et Saint-Gildas, mais, les pales devant être perchées à 100 m de haut, l'argument peut être écarté. Par ailleurs, le clocher de Sévérac sera, lui, encadré par les éoliennes, comme la chapelle du Cougou.
Le développement des parcs éoliens – dont un projet est prévu à Issé (Beaumonts) et un autre près de la forêt de Domnesche (Saint-Aubin) rend inutiles les périmètres classiques de protection des monuments historiques et oblige à étendre la protection au cadre paysager. Certes, la Loire-Atlantique, comme le reste de la Bretagne a la chance de ne pas avoir de centrale nucléaire, mais faut-il sacrifier nos paysages à ce qui semble être un nouveau dogme d'Etat ? Les éoliennes doivent-elles devenir les éléments marquant des paysages, au détriment du relief naturel et des flèches de nos villages ? A vous de juger.
Louis-Benoît GREFFE, délégué 44 de la SPPEF. (voir le site)
Les données de fond et les cartes (du parc, des points qui ont servi à l'étude paysagère produite par le soumissionnaire) sont disponibles ici (voir le site)