Depuis plusieurs semaines, le chantier naval Sobrena, spécialisé dans l'entretien des méthaniers, ferries et pétroliers, n'a plus de travail pour ses 250 salariés. Sa trésorerie de 8 millions d'euros étant à sec, ses résultats en chute libre, l'entreprise s'apprête à déposer le bilan. Il n'y a pas de repreneur privé connu.
Les élus, dont François Cuillandre, maire de Brest, en appellent à l’État pour qu'il sauve le groupe en le rachetant via la DCNS dont il est l'actionnaire de référence. Une réunion a été organisée en sous-préfecture de Brest au début de la semaine et a débouché sur un apport de 500.000 € de l’État pour aider à la reprise des activités de l'entreprise. L'origine des problèmes du groupe remonte à 2010, avec la très forte concurrence venue de ses homologues polonais ou asiatique, qui se sont rabattus sur l'entretien des pétroliers et méthaniers faute de nouvelles constructions de bateaux sur leurs chantiers. Leurs coûts sont évidemment très inférieurs à l'entreprise brestoise, dont la rapidité et la qualité des interventions sont pourtant renommées.
Une manifestation était prévue ce matin à Brest. A l'issue de celle-ci les salariés ont acheminé vers la place de la mairie l'étrave d'un bateau symbole du dernier grand mouvement social de 1987 de la réparation navale à Brest, qui avait vu la création de la Sobrena succédant aux Ateliers Français de l'Ouest (AFO). La Sobrena est l'un des piliers du port de commerce de Brest , premier utilisateur des équipements gérés par la CCI. De nombreux sous-traitants en dépendent.
Louis Bouveron