Les sujets du certificat d'études variaient d'un canton à l'autre : à Douarnenez on parlait plus de la mer, à la campagne la moisson, les maladies respiratoires...
Dans la salle de Moëlan, devant le tableau noir et un bureau des fonderies Rivière, quinze candidats de tous âges (de 13 à 92 ans) se concentrent.
C'est la dictée : elle raconte le destin d'une femme "humble à la besogne" qui travaille sans relâche malgré la maladie. Puis les questions, la rédaction : "l'électricité arrive à Bannalec : imaginez le dialogue entre un vieil homme rétif à cette nouvelle technique et un jeune homme". De très bonnes copies, où parfois le jeune homme fuit l'univers familial passéiste, et une autre où c'est le vieux qui a le dessus, prévoyant pour cette énergie des lendemains funestes...
Puis c'est le calcul mental avec des ardoises d'époque, après avoir pour toutes les épreuves précédentes utilisé la plume sergent-major et l'encre violette.
Le problème, l'histoire, la géographie, et pour finir, le dessin, la récitation et le chant.
Il est étonnant de penser que toutes ces épreuves étaient passées par une grande part d'enfants bretonnants à la maison qui composaient en une seule langue et qui devaient imaginer un dialogue entre deux personnes parlant habituellement en breton...
Il est toutefois étonnant de voir que l'histoire des petits Bretons et leur réalité quotidienne est plus exploitée dans les sujets que la plupart des sujets de Brevet des collèges ou de baccalauréat : la Bretagne à cinq départements, Anne de Bretagne, l'électricité toute nouvelle dans les communes. Et si l'on parlait dans les sujets de bac des 200 000 migrants qui arrivent en Europe chaque année ? Des problèmes d'environnement et d'élevage intensif ? Des nuisances des téléphones portables et des centrales nucléaires ?...
Un certificat était alors remis à tous les participants, prouvant que chacun(e) avait subi avec "dignité" les épreuves du certificat d'études.