Au lendemain du Brexit, Breizh Europa exprime son inquiétude pour la Bretagne, et souhaite rappeler à chacun ses responsabilités.
En effet la sortie du Royaume Uni, deuxième économie européenne et plus proche voisin de la Bretagne, nous met dans une incertitude à court et à long terme. Le Brexit aura des répercussions directes et immédiates sur l’économie bretonne, et des conséquences politiques majeures.
Nos amis britanniques disent que l’Europe, telle qu’elle est, ne fonctionne pas. Nous, nous pensons qu’elle ne fonctionne pas parce qu’elle n’existe pas. Et nous pensons qu’elle n’existe pas parce que les États membres, au premier rang desquels la France, refusent qu’elle fonctionne. Ce sont les États, et la France en particulier, qui refusent d’insuffler de la démocratie dans les institutions européennes. Qui refusent les transferts de souveraineté pour créer, par exemple, un corps de garde-côtes européens, une diplomatie ou une fiscalité communes.
Le déficit d’ambition en Europe, dont la France porte une lourde responsabilité, apparaît aujourd’hui plus que jamais. Vivant au-dessus de ses moyens, empêtrée dans ses jeux politiciens stériles, bloquée par son fonctionnement pyramidal, la France n’est pas à la hauteur des enjeux. Elle n’est plus le leader dont l’Europe a besoin.
Le Brexit met en pleine lumière, pour ceux qui ne l’avaient pas encore vu, l’enjeu majeur du XXIe siècle : va-t-on oui ou non dépasser le modèle de l’État-nation ? Concrètement va-t-on oui ou non réformer l’État français centralisé au profit d’un côté de l’Union européenne, et de l’autre des régions autonomes ?
Si cette voie européenne et autonomiste tarde encore à être prise, la Bretagne souffrira du populisme national-républicain. Dans un autre contexte, c’est cette question existentielle qui se pose à l’Écosse et à l’Irlande du Nord.