Alors que la participation à cette élection 2012 se maintient tout juste au niveau de 2007 (28,2 % à midi en 2012 contre 30,7 % à la même heure en 2007) en France, la Bretagne continue à voter avec son entrain habituel.
Ainsi, le bureau de vote de Saint-Omer de Blain, celui d'une ancienne commune et paroisse intégrée à la ville de Blain, témoigne d'une participation record de 50 % à 13 h, heure où il fallait presque 1/4 d'heure d'attente pour pouvoir voter. En effet, nombre de bureaux bretons sont équipés d'une seule machine électronique, et donc cela va moins vite qu'avec les vieux isoloirs… mais le gain de temps au dépouillement est conséquent !
A 18 h, à l'heure où le village, bourg et bosquet, était couvert par un nuage grand comme un éléphant et le bureau de vote fermait, la participation atteignait 82%, et les taux de participation dans tous les autres bureaux de vote de la commune de BLAIN étaient similaires.
Saint-Omer de Blain est un petit village breton comme il en existe tant, groupés sur une croupe autour de leur clocher. La minoterie en bas, le bar et l'épicerie qui se font face, l'école récemment agrandie en haut du bourg près du cimetière. Une route qui passe le bourg, dont les maisons ont presque toutes été reconstruites après la guerre. La proximité de la Poche et des bombardements allemands ont transformé le bourg en champ de bataille de la Marne, l'église elle-même a sauté. Saint-Omer de Blain, soclé sur sa butte, petit village breton reconstruit par l'espérance, autour de sa chapelle où jadis l'on venait de dix lieues demander la pluie au saint. Saint-Omer, petit village breton, vote aujourd'hui.
La Bretagne a pourtant été la région la plus attaquée par cette campagne au rase-moquette, faite de petites phrases et d'une agressivité sans lien commun avec les enjeux pourtant profonds du choix de société et d’État proposés aux Français. Alors que la France coule, que la Bretagne quasi seule surnage et continue à conquérir le monde, les hommes politiques ont, pour leur majeure partie piétiné la réunification, et autres attentes légitimes de ces « cons » de Bretons ( voir notre article ). Comme si rien n'avait changé depuis 2007, comme si rien n'avait changé depuis 1532.