Le 6 avril 2012. Source : Nationalia, article traduit du catalan
Le socialiste François Hollande et le centriste François Bayrou sont favorables au fait de donner un statut légal aux langues minorisées de l'Hexagone, notamment en ratifiant la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires. Aux extrêmes, Marine Le Pen (Front National) et Jean-Luc Mélenchon (Front de Gauche/Parti Communiste) s'y opposent de manière véhémente. Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté le 31 mars pour demander des droits linguistiques pour les Nations historiques de l'Hexagone.
Depuis le 31 mars, date des manifestations en faveur des langues minorisées, les déclarations et prises de position quant à ces langues de la part des différents candidats à l'élection présidentielle française se sont succédé.
Les organisateurs des manifestations - qui ont défilé à Perpignan (Perpinya), Toulouse (Tolosa), Quimper (Kemper), Strasbourg (Strassburg), Ajaccio (Aiacciu), Lille (Rijsel), Bayonne (Baiona) et Annecy - ont souhaité se présenter unis sous la bannière du Collectif pour les Langues Régionales 2012. Ils avaient en main un dossier qui explique le sens revendicatif des manifestations : refus de la politique d'assimilation et d'uniformisation par l'État français et support d'une République garante de l'expression de la diversité linguistique et culturelle. Pour obtenir ces droits, il faudrait la modification de la Constitution pour permettre la co-officialité des langues vivantes parlées, depuis des siècles, dans la République française et la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires et l'élaboration d'une loi.
Cela dépendra de celui qui sera élu président (très probablement, le socialiste François Hollande ou le conservateur Nicolas Sarkozy).
En ce qui concerne les candidats de droite, Marine Le Pen (Front National) a déjà éclairci, depuis 2007, qu'elle souhaite que le français continue à être la seule langue officielle de la France et, par conséquent, qu'il n'y aura pas de concession pour les autres langues. Le Pen veut éviter que, demain, on légitime un pluralisme linguistique qui convertira la France " en une peau de léopard ", avec l'arabe comme l'une de tant de langues régionales.
Nicolas Sarkozy, l'actuel président et candidat à la réélection, s'est déclaré favorable au patrimoine linguistique de la France, tel que la Constitution française réformée dans ce sens le reconnaît depuis quelques années. Il est partisan de l'enseignement et du développement, jusqu'à un certain point, des langues régionales, mais il s'oppose à la ratification de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires parce que, selon lui, "quand quelqu'un aime la France" il ne peut pas ratifier une convention qui laisse la Court européenne contrôler et juger si elle l'applique ou non les droits linguistiques "sans tenir compte de l'histoire nationale et de notre tradition républicaine".
À gauche, il y a également de fervents adversaires des langues minorisées et qui ne souhaitent pas leur reconnaissance officielle. Déjà en 2001, dans un entretien à Libération, Jean-Luc Mélenchon (de la coalition anti-libérale et communiste du Front de Gauche) déclarait que " décider qu’on va organiser toute la scolarité d’un enfant dans une langue qui n’est pas celle que parlent tous les habitants du pays révèle une dimension psychologique qui m’effraie. J’assimilerais cela davantage à une pratique sectaire qu’à une pratique éducative ". Onze ans après, Mélenchon réitère qu'il est " fier d'être jacobin " et de ne parler aucune autre langue " que le français et l'espagnol ". Malgré tout, dernièrement, il a admis timidement la possibilité de promouvoir l'apprentissage des langues minoritaires à l'école.
Le socialiste François Hollande, en 2007, affirmait être décidé à " apporter des réponses adaptées, mais claires ", aux sollicitudes qui proviennent des locuteurs des langues régionales. Ces réponses, en 2012, sont son positionnement en faveur de la ratification de la Charte européenne des langues, qui, s'il le fallait, entraînerait la modification de la Constitution, tout en maintenant le français comme " seule langue officielle ".
Finalement, le centriste François Bayrou rappelle ce qu'il a fait en faveur de l'enseignement des langues régionales quand il fut ministre de l'Éducation. S'il était élu président, il assure qu'il suivrait la même ligne. De plus, il ferait ratifier la Charte des langues, tout déclarant que " ce sont les cultures et les langues régionales qui forment la France, bien que je sois bien attaché à notre trésor qui est le français ".
(voir le site) de Eurominority
et (voir le site) de Nationalia : La mobilització per les llengües minoritzades forcen els candidats a la presidència de França a posicionar-se.