Le surgissement dans le débat politique française du concept de binationalité mérite que l’on s’y intéresse également dans le débat politique breton. Mais pas dans les termes masqués de la
Par Yves-François Le Coadic pour ABP le 12/02/16 1:09
Le surgissement dans le débat politique française du concept de binationalité mérite que l’on s’y intéresse également dans le débat politique breton. Mais pas dans les termes masqués de la merveilleuse pudeur post-coloniale française !
Les notions d’identité, d’appartenance apparaissent régulièrement lorsqu’il s’agit de l’avenir politique de la Bretagne. Et un certain nombre d’enquêtes, d’études, d’articles et d’ouvrages ont osé s’interroger (au risque d’être censurés comme le mensuel “Bretons”) sur le sentiment d’appartenance aux deux nations que sont la France et la Bretagne. Avec en filigrane, une éventuelle autonomie ou indépendance. Les questions posées confrontaient dans un face-à-face continuel France et Bretagne.
Quand on interroge quelqu’un(e) sur le fait qu’il(elle) se considère comme breton seulement, comme breton et français, comme français et breton ou comme français seulement, on le fait dans le cadre de son identité nationale. Et non seulement dans le cadre de ses identités culturelles, économiques, sociales ou linguistiques.
Il y a donc en Bretagne des nationaux bretons, des nationaux français et des bi-nationaux !
L’analyse des résultats des dernières régionales françaises peut permettre une première évaluation quantitative de la répartition de ces nationalités. Il y aurait, en région administrative, 1% de bretons (indépendantistes), 26% de français (FN, FG, …) et 73% de binationaux.
Ces binationaux sont de deux types en Bretagne. Le Britto-Français, minoritaire, (régionaliste 7%) qui se dit breton d’abord et français ensuite. Le Franco-Breton, majoritaire, (LRPS 66%) qui se dit français d’abord breton ensuite, la francité l’emportant fortement sur la bretonnité. Les quelques faire-valoir régionalistes sur les listes LRPS ne doivent pas faire illusion quant à la réalité de l’engagement breton de ces partis politiques.
Au vu des histoires corse, basque, québécoise, catalane et écossaise, le chemin sera long pour effacer cette binationalité.
Oui vous dites que le chemin sera long ,en effet je dirais même mission impossible .D'une part à cause du pouvoir parisien angoissé par une éventuelle réapparition d'un pays indépendant sur son flanc ouest ,ilmet sournoisement tout en oeuvre,grâce à ses relais pour maintenir le mouvement Breton dans la marginalité ,et le discréditer .Cependant le militantisme Breton depuis l'orientation extrémiste des années 1930 joue également ce jeu ,rien que sur le plan de langue Bretonne ,si la codification était incontournable pourquoi l'avoir déconnectée du peuple brittophone ?? voir faute historique impardonnable et vous même vous êtes dans cette logique ,alors continuez ,allez dans le mur .
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Jacques Le Vendredi 12 février 2016 13:52
Ce sujet est toujours très embêtant quand évoqué par les Bretons....! N'êtes-vous pas en train de comparer des pommes et des poires... pour en faire une analyse? Le terme "Nation" et la nationalité qui va avec, dans la bouche d'un Républicain signifie : "Citoyenneté"! Dans la définition internationale, une nationalité s'obtient du fait qu'un peuple ce reconnaît comme nation, mais également parce que les autres peuples le reconnaissent comme une nation...! (Il y a une double reconnaissance) Dans le cas français, être de "nationalité" française c'est ce conformer à une définition unilatérale de l'Etat...! Cela fait 200 ans qu'on nous le répète, à l'école et tous les soirs à la TV....! Il est où le problème dans le mouvement breton pour ne pas appeler un chat un chat? A mon humble avis, cela vient du fait que nous avons du mal à reconnaître la République pour ce qu'elle est : Une idéologie! Les Allemands, les Russes, les Italiens ont vécus sous une idéologie, mais peut-être que nous nous estimons trop supérieurs pour avouer que cela est également le cas pour nous! Un Breton qui se dit de "binational" se fonde sur quel argument pour se prévaloir d'une double nationalité??? Michel Rocard le disait bien, il y plusieurs nationalité dans l'hexagone : Français, Breton, Flamand, Corse, Occitans, Basque... Donc, notre fameux breton "binational" à 73%, il est Breton + quoi ? (Corse, Flamand, Français, Occitans, Basques, car il a le choix....!) Ca mérite une réflexion...! Le Breton se dit "Binational" par amalgame. Il est de nationalité Bretonne (ce que la République ne reconnaît pas mais que le Breton est légitime à se reconnaître de lui-même) et il est de "nationalité" Française (dans la définition de la République) c'est à dire de "citoyenneté" française...!!! Il n'y a donc aucun mystère car c'est une réalité...! Les indépendantistes souhaitant justement recouvrer leur souveraineté, donc quitter la citoyenneté française! De la même manière, un Ecossais est de Nationalité Ecossaise et de de citoyenneté britannique...! (Les Anglais n'ayant pas poussé le vice à appeler "anglaise" la citoyenneté britannique, le Royaume-Uni est pas une République au sens français du terme, il n'y a donc pas d'amalgame). Du fait, il est plus facile à un Ecossais de ne pas se dire Anglais! De nos jours il est maintenant entré dans les meurs bretons de ne plus qualifier la B4 de "Bretagne", mais "Région Bretagne" ou "Région Administrative Bretagne". Est-ce que le mouvement breton sera capable de la même rigueur pour marquer la différence entre la "Nation" définition internationale et la "Nation" définition de l'idéologie Républicaine...!!! Si le mouvement breton était un peu plus rigoureux, gageons que les Indépendantistes ne ferait pas 1% mais au minimum 18% comme estimé par les sondages! (Les Corse ayant reconnu que tous ceux qui ont voté indépendantiste ne le sont pas... L'inverse de la situation bretonne) A moins que le mouvement breton souhaite enterrer à la manière de Ouest-France, ce fameux chiffre de 18% qui visiblement pose autant problème dans le mouvement breton qu'aux Républicains...!
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Juhel richard Le Vendredi 12 février 2016 17:24
pour mémoire : sources : (gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58087425) page 225 du CR Conseil Régional de Loire inférieur -1852 – Séance du 27 Août -(Compte Rendu de séance) . A NANTES : "... Mr le Président déclare que les cours gratuits étaient populaires et attiraient plus de 300 ouvriers ; il ajoute que le ministre de l’intérieur ne lui a pas laissé ignorer qu’il était tout prêt à accorder un secours à la succursale de Nantes, dès que la ville et le Conseil général se seraient, de leur côté, imposé des sacrifices. Un membre combat les conclusions de la commission en faisant remarquer qu’il s’agit ici d’une question d’honneur pour le Conseil Général. Il faut maintenir la Nationalité Bretonne, et mettre le Prince-Président (Napoléon III) à même de la faire participer aux libéralités qu’il accorde aux autres succursales de la France. L’étude de la musique exerce, d’ailleurs, une très heureuse influence sur les moeurs, les goûts et le caractère, et il faut soutenir une institution dont les bienfaits peuvent se faire sentir jusque dans le sein des églises de la campagne. Mr le Préfet pris le conseil de remarquer que les 1.500 Fr. qu’il propose représentent, à proprement parler, 6.000 fr, et donnent au département le droit de participer aux libéralités gouvernementales qui, sans cela , iront se répandre entièrement d’un autre côté, sans qu’il en résulte une économie pour le Trésor. On objecte que la succursale de Nantes est un établissement communal : il est vrai que la ville en profite un peu plus directement ;… »
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PJ COSQUER Le Vendredi 12 février 2016 20:02
Ne soyez pas si pessimiste!...Chom a rit plaen! Analyse bien faible compte tenu de la résurgence de la musique Bretonne au sortir de 68 ( c'est donc récent)... Puis le chemin parcouru par la danse, puis celui de la culture à la langue qui chemine doucement avec des obstacles constants mais qui avance malgré tout. Puis il faut compter sur le chemin à parcourir pour avoir le courage de connaître l'histoire de Bretagne parfaitement tronquée, occultée ou modifiée... D'ailleurs , existe -il plus de 5 % de Bretons à connaître l'histoire? Puis il y a les professionnels de l'histoire qui interprètent en fonction de la politique du moment...Viendra le temps de l 'histoire à la nationalité...Avec le rejet définitif du complexe bécassine ... Puis il y a l'analyse du système politique Français ( son procès est en cours) l'analyse du système médiatique, son procès viendra etc... Somme toute... an traoù a ya goustadig met a ya!
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Ar Vran Le Samedi 13 février 2016 00:00
Belle entrée en matière sur un sujet où il y aurait beaucoup de choses à dire. J'apprécie à juste titre la distinction faite ente le Brito-français et le Franco-breton. Cela est tellement vrai et nous amène à penser aux gaulois devenus des gallo-romains... Il faudrait pouvoir analyser pourquoi la majorité des Bretons est plus Franco-bretonne que brito-française ou simplement bretonne. Quelques pistes de réflexion comme 1/l'éducation républicaine promue en France fait que toute personne qui vit sur ce territoire ne se définie que comme française. Cependant selon l'adage ce n'est pas en mettant des plumes à un chat que ce dernier va se considérer comme un oiseau et apprendre à voler... 2/ l'enseignement unique du français qui font que chaque citoyen ne peut pas sortir intellectuellement du cadre hexagonal car il n'a aucun bagage pour comprendre les autres européens par exemple. Effectivement à l'heure où les jeunes générations européennes communiquent en anglais, nos chéries têtes blondes restent dans leur coin. 3/ dans un état qui se définie comme état providence, il faut être pour le moins aventureux de vouloir autre chose alors qu'ici on a la Sécu, la sécurité de l'emploi pour les fonctionnaires, on a l'arme atomique et encore un pays qui compte mondialement. Cependant au vue de ces dernières années la place de cette France magnifiée devient de plus en plus ridicule, sa voix est de moins en moins écoutée, sauf pour les français auto satisfaits. etc... Dans un pays où les gens seraient doués de raison, il y aurait de quoi s'inquiéter ... Sauf en Bretagne où le peuple continue de voter pour les partis hexagonaux qui dans leurs faits et gestes sont contre la Bretagne, c'est pour cela que j'utilise parfois pour désigner ces franco-bretons du terme moins sympathique mais hélas si juste de Bretcons, personnes habitant un espace géographique appelé Bretane...
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spered dieub Le Samedi 13 février 2016 09:14
Mon commentaire n'a pas paru ,peu importe ,l'essentiel c'est que vous avez reçu le message .Peut être un petit espoir que le mouvement Breton finisse par sortir de la marginalité ,mais il faut d'abord arrêter de se voiler la face et prendre ses désirs et ses rêves pour des réalités .Sortir aussi des carcans idéologiques dont l'udb et la gauche bretonne plus généralement, sont loin d'avoir le monopole
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Paotr ar skluj Le Dimanche 14 février 2016 01:55
Votre article fait l'erreur de confondre nationalité et opinion politique. Alors que l'on peut choisir ses opinions (jusqu'à un certain point), la nationalité est, en définitive, une décision de l'administration.
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Juhel richard Le Lundi 15 février 2016 14:29
Nationalités diverses "annexées" par l'Hexagone : Peuplements, langues, cultures et coutumes diverses dont le droit coutumier (lois) qui est propre à chaque nation et qui définit la nationalité. Rapport du Conseil Général des Côtes du Nord (22) en 1854 – (sous chapitre 13 – Archives Département) le 26 Août 1854 Rapport de la Commission p149 et 150 « Messieurs votre dépôt d'archives… C'est qu'en effet, messieurs, les archives antérieures à 1789 ont une importance tout à la fois politique, administrative et sociale. Elles retracent, dit avec raison un écrivain (1) , une organisation où le droit de propriété était souvent issu des démembrements de la souveraineté. Elles revivent les mœurs des Nationalités diverses que la révolution a définitivement effacées ; elles éclairent les origines du droit public et de la propriété dont elles consignent les transmissions nombreuses ; l'histoire des familles, des fiefs, des communes, des usages, des arts, du langage, des institutions, des métiers, de l'industrie, des finances, et de l'économie administrative. Elles nous initient plus fortement à l'histoire, non seulement des grands personnages qui ont vécu et des grandes choses qui se sont passées dans notre province, mais encore à la vie commune et aux usages journaliers de nos vieilles populations. Par sa lettre du 14 de ce mois , Mr le Ministre appelle l'attention de Mr le Préfet sur le service des archives communales de ce département ... » (1) Moniteur du 22 décembre 1853 -
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Lucien Le Mahre Le Lundi 15 février 2016 18:20
Serai-je cette fois admis à dire que les citations de Juhel Richard apportent beaucoup au débat ?
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Juhel richard Le Mardi 16 février 2016 19:27
@Lucien Le Mahre, on peut tous amener beaucoup de citations, cela permet à tout un chacun d'avoir accès à l'Histoire et la connaissance, merci internet (le patois français a beaucoup évolué comme on peut le voir ici et les nations et nationalités étaient déjà de mise à l'époque contairement à ce que certains voudraient faire croire aujourd'hui.) Documents inédits – Règne de la Duchesse Anne en Bretagne, par Arthur de la Borderie, 1866, Rennes imprimerie de CH.CATEL et Cie. Emission de la monnaie par Anne de Bretagne, Duchesse de Bretagne. (ordre de destruction des anciennes monnaies du Roi et de Bretagne en circulation dans le Duché et création d'une monnaie plus forte. interdiction à toutes personnes du Duché ou aux personnes de Nations étrangères d'utiliser les anciennes monnaies sous peine d'emprisonnement et confiscation des biens.) . 22 mars 1490 – Ordonnance touchant les espèces d'or et monnoies (1) « … Avons ordonné estre fait nouveau pyé de monnoie de plus fort loy, taille et cours que les précedantes monnoies n'ont esté par devant ouvrées et monnoyées en noz monnoies, au moyen de quoy est requis bailler pris et cours èsdictes espèces de monnoies d'or et d'argent et à l'équipolant dudit pié nouveau … escuz de roy et de Bretaigne …. et toutes autres espèces de monnoies … de non leur donner cours et les réduire à billon. En prohibant et deffendant … à touz noz subgectz et autres quelxcoinques, de quelque estat, Nacion ou condicion qu'ilz soient, de non en l'avenir mettre, recevoir ne bailler cour ès dictes espèces de monnoies … sur haine de confiscacion de corps et de biens… Donné en nostre ville de Rennes le XXIIe jour de mars l'an 1490. Signé Anne ( et Sceau de la Chancellerie en cire rouge) (1) Registres de la Chancellerie 1489/1490 fol.102