Le 19 août 2012, dans le théâtre municipal de Guingamp, les quatre colliers de l'Hermine de l'année ont été remis à cinq grands serviteurs de Bretagne, de sa langue et de sa culture.
François et Yvon Morvan, agriculteurs retraités de Saint-Nicodème (Côtes-d'Armor), étaient les plus anciens sur le terrain, eux qui parcourent la Bretagne depuis 60 ans pour faire partager les trésors du « kan ha diskan », le chant à danser magnifique du Centre de la Bretagne. Un hommage fut aussi rendu par la vidéo à leurs deux frères disparus et à leur mère.
Albert Boché, enseignant et passeur infatigable de la langue bretonne, dont il voudrait que les dictionnaires reflètent mieux la richesse et la souplesse, montra son humour et ses fermes convictions sur le lien entre la Bretagne d'aujourd'hui et sa langue millénaire.
Yves Lainé, qui a fait sa carrière dans le monde de l'économie bretonne (ports de la Loire et Brittany Ferries), contribuant à créer plus de liaisons extérieures pour notre pays, ne s'y est pas laissé enfermer et a présidé l'Association des écrivains bretons, tout comme, avec Yann Poupinot, il a créé B5, précurseur du CUAB et de Bretagne Réunie, pour agir pour la réunification administrative de la Bretagne.
Ivonig Le Merdy rappela qu'elle avait toujours baigné dans la culture bretonne, de Plouyé (Finistère), au bar tenu par sa mère et au cercle celtique des Radennerien Plouie, à Lorient où, de co-fondatrice de l'école Diwan de cette ville, elle passa tout naturellement à la présidence pendant 20 ans d'Emglev Bro an Oriant, fédération d'associations culturelles bretonnes, capable de susciter plusieurs événements par semaine pendant plusieurs mois.
Ils font partie de la cohorte des 103 personnalités qui ont été jugées dignes d'être distinguées par l'Institut culturel de Bretagne (et, avant lui, par le CELIB).
Patrick Malrieu, chancelier de l'Ordre et ordonnateur de la cérémonie, assisté par Riwanon Kervella, évoqua l'ancienneté de l'Ordre de l'Hermine et le processus transparent et démocratique qui permet de déterminer les futurs récipiendaires.
A la rentrée, l'Institut culturel, grâce à sa section, La Mer et les Hommes, organisera un colloque sur « Le cabotage breton » (à Vannes, le 22 septembre) et publiera le livre de poèmes bilingue d'Annaïg Renault, regrettée secrétaire générale de l'Institut, décédée en 2011.
En octobre, ce sera la section Religion qui organisera une mise en commun de ses différentes enquêtes sur le « fait religieux contemporain en Bretagne » en préparation à une édition des travaux en 2013.
En 2012, l'Institut culturel a attribué son Prix d'histoire à Éva Guillorel, jeune et brillante professeur d'université au cursus très international, pour "La complainte et la plainte", une importante étude universitaire prouvant que la gwerz bretonne peut effectivement contribuer à la recherche en Histoire.
N'ayant pu se déplacer, elle a réalisé une vidéo dans laquelle les spectateurs de Guingamp purent mesurer la largeur de ses vues, admirer la haute tenue de son discours et regretter avec elle que l'âge éloigne des universités bretonnes toute une génération de chercheurs familière du breton et qui n'est pas remplacée.
Le président a remercié la Ville de Guingamp pour avoir facilité la tenue de la cérémonie et offert un « vin d'honneur » (sans alcool) et l'adjoint, qui parla au nom de madame la Maire, appuya le fait que les films qui présentaient les récipiendaires avaient bien réussi à éclairer des parcours riches et fructueux pour la Bretagne et pour sa culture.