Un spectacle grandiose et magique dans le décor magnifique du château de Vitré : "L'extraordinaire voyage d'un Vitréen au tour du monde : Pierre-Olivier Malherbe (1569-1616)" Huit représentations auront lieu entre le 16 et le 30 juillet 2005, à 22 heures, quel que soit le temps, pour revivre l'extraordinaire aventure de ce Breton : les 16, 17, 21, 22, 23, 28, 29 et 30 juillet. Ce voyage-spectacle explore le globe et le temps, revisite l'hisoire et le généie d'un homme au moyen d'une narration visuelle, ,sonore, contemporaine. L''écriture, la conception, la mise en scène, les images, les lumières, le son, les effets spciaux, la pyrotchnie offrent au public un spectacle magnifique et éblouissant à découvrir en famille, entre amis... Organisation : Ville de Vitré Création et conception du spectacle : Spectaculaires Mise en scène et scénographie, images monumentales, sonorisation, lumières, effets spéciaux, pyrotechnie et décors : les Allumeurs d'images
Un spectacle spécialement conçu pour sa représentation sur l'écran naturel des remparts du château de Vitré Tarif unique : 10 €, gratuit jusqu'à 15 ans Durée du spectacle : une heure environ Informations : (voir le site) Office du tourisme : 02 99 75 04 46
Un personnage historique :
Pierre-Olivier Malherbe (Vitré, 1569 - Espagne, après 1616) Premier Français à avoir fait le tour du monde. Fils d’un marchand de toiles de Vitré, Pierre-Olivier Malherbe naquit à Vitré en 1569. Le registre des baptêmes de l’église Notre-Dame de Vitré indique que Pierre Olivier Malherbe fut baptisé dans cette église le 26 mai 1569. Il était notamment apparenté aux Moucheron*. Pour s’initier au commerce, il fut envoyé avec un de ses oncles en 1581, à l’âge de 12 ans, à Sanlucar de Barrameda, en Andalousie. Il existait alors une petite colonie de négociants et marins bretons dans cet avant-port de Séville, situé à l’embouchure du Guadalquivir (où il existe aujourd’hui la Calle de los Bretones (rue des Bretons) et où l’on peut encore voir les covachas, les magasins des Bretons, récemment restaurés. Connu sous le nom hispanisé de Pedro Lopez Malaierva, il se mit à vendre lui aussi sur le marché espagnol des toiles de Vitré et ne tarda pas à parler couramment espagnol. Il aurait été alors faire des études d’ingénieur à l’université de Valladolid. Son nom apparaît à diverses reprises dans les archives espagnoles, notamment dans un acte en espagnol daté du 5 novembre 1592 dans lequel il reconnaît devoir une somme d’argent à un certain Estevan Frayn (Étienne Frain), autre Vitréen installé à Sanlucar de Barrameda. Sans doute voulait-il mettre alors ses affaires en ordre avant de partir, car, en cette fin de 1592, se faisant passer pour un Castillan, il s’embarqua pour la Nouvelle-Espagne (Mexique). Fort de ses connaissances dans le domaine des mines, il s’associa avec un nommé Valdès pour y rechercher des gisements à exploiter et il découvrit une riche mine d’argent, mais cette découverte lui valut de sérieux ennuis avec les autorités coloniales espagnoles. Son associé Valdès fut empoisonné et lui-même dut se résoudre à quitter précipitamment le pays. Il se rendit à Panama, puis gagna le Pérou et se rendit à Potosi, la grande cité des mines d’argent dans l’intérieur des Andes. Ensuite, il s’embarqua à nouveau pour poursuivre son voyage, fit un crochet par le détroit de Magellan jusqu’en Terre de Feu, puis gagna les Philippines, passa à Canton en Chine, en Indochine, puis en Inde où il devait séjourner plus de 3 ans, auprès du Grand Mogol Akbar, né en 1556 et le plus grand de tous les empereurs mogols de l’histoire, dont il serait devenu le familier et le confident. Il en aurait profité pour aller jusqu’aux sources du Gange, se rendre au Tibet et même jusqu’à Kaboul et à Samarcande. Après la mort d’Akbar, à Agra en 1605, il serait passé ensuite en Perse et aurait été reçu par le Shah, dont il serait devenu l’ami. Incité à épouser la fille du roi d’Ormuz, Pierre-Olivier Malherbe aurait alors décidé de rentrer dans son pays et aurai gagné la Syrie et le port d’Alexandrette où un navire marchand marseillais le prit à son bord et le ramena en France en 1609 Reçu plusieurs fois en audience par Henri IV, il fut surtout longuement interrogé par le géographe de la cour, Pierre Bergeron, grâce auquel s’est conservé le récit résumé des extraordinaires voyages de Pierre-Olivier Malherbe. Après l’assassinat d’Henri IV, il repassa en Espagne, appelé par une compagnie de commerce, il connut l’échec de ses plans, mais resta dans la péninsule et y mourut probablement à moins qu’il ne soit repassé en Nouvelle-Espagne et ait terminé sa vie au Mexique. Ce qui est certain, c’est qu’on perd toute trace de lui après 1616. Pierre-Olivier Malherbe qui devait être un fameux polyglotte, a ainsi été le premier Français à faire le tour du monde et sans doute le premier Européen à le faire autrement que par la seule voie maritime, c’est à dire en traversant les continents. Il a été le contemporain des deux premiers Anglais à avoir fait eux aussi le tour du monde, par la voie maritime, Francis Drake, de 1577 à 1580, puis Thomas Cavendish, de 1586 à 1588. Avant eux, les premiers avaient été, de 1519 à 1522, Juan Sebastian Elcano et ses seize compagnons à bord du Vittoria, seuls rescapés de l’expédition de Magellan (qui mourut aux Philippines en avril 1521). N’ayant pas fait partie d’une expédition officielle et ayant voyagé seul, Pierre Olivier Malherbe n’attira pas l’attention sur lui au moment de son départ, ni à celui de son retour. Il ne rédigea pas non plus, comme l’avait fait Marco Polo, un récit détaillé de ses aventures et pérégrinations qui lui aurait procuré une gloire durable. Outre les diverses mentions de son nom dans les archives espagnoles, la seule trace concrète que l’on ait de son tour du monde, est le texte de Pierre Bergeron qui assista à ses audiences avec le roi Henri IV et, à moins de découvrir un jour, ce qui semble bien improbable, un récit détaillé de son long voyage de sa main ou de celle de Pierre Bergeron, ce tour du monde restera largement enveloppé de mystère. Le nom de Pierre-Olivier Malherbe a été donné à une rue de Vitré et à un collège de Châteaubourg.
(Extrait de "Pays de Vitré. Hommes et femmes remarquables", par Bernard et Jacqueline Le Nail, paru en novembre 2004 aux éditions Les Portes du large)
Bernard Le Nail