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L'éolien sur la sellette
À priori, difficile de se prononcer contre une énergie renouvelable, comme l'éolien terrestre. L'Assemblée nationale a adopté le projet de Grenelle 2, la loi de mise en œuvre du Grenelle. Les députés de l'opposition ne l'ont pas votée cette loi qu'ils jugent comme un coup de frein à son développement. En revanche, d'autres voix opposées à l'éolien se font plus fortes
Par Anne-Edith Poilvet pour Armor Magazine le 24/07/10 18:58

À priori, difficile de se prononcer contre une énergie renouvelable, comme l'éolien terrestre. L'Assemblée nationale a adopté le projet de Grenelle 2, la loi de mise en œuvre du Grenelle. Si les députés de l'opposition ne l'ont pas votée, cela ne veut bien entendu pas dire qu'ils sont contre l'énergie éolienne. Au contraire, ils estiment que cette loi est un coup de frein à son développement. En revanche, d'autres voix, qui elles s'opposent à l'éolien, se font de plus en plus entendre.

Dans la loi de mise en œuvre du Grenelle de l'environnement, le volet concernant l'éolien a suscité beaucoup de débats. La Bretagne, avec ses terres et des conditions de vent propices, est l'une des régions où l'énergie éolienne terrestre (mais également marine) peut être développée. Doù les inquiétudes de certains qui voient dans l'adoption de la loi à l'Assemblée nationale un coup de frein à l'éolien. C'est le cas de François de Rugy, député écologiste de Nantes. « Le Grenelle avait fait l'unanimité, ce n'est pas le cas du Grenelle 2. Nous avions 285 pages pour une centaine d'articles à passer en revue : le temps de parole de l'opposition était écoulé alors qu'il en restait encore la moitié à voir. Nous avons sollicité un temps supplémentaire, il nous a été refusé : la majorité a donc continué l'examen seule. Un comble pour un projet qui se voulait consensuel. »

François de Rugy, comme la gauche dans sa globalité, dénonce les contraintes apportées par cette loi. Comme le minima de cinq mâts pour une ferme éolienne (« nombre de projets n'auraient pas vu le jour si cet article avait existé auparavant ») ou la soumission des parcs au régime des installations classées. Pour Gilles Petitjean, délégué régional de l'Ademe, « l'obligation des cinq mâts, dans le contexte breton, est dramatique. Classer les installations paraît assez incroyable ». Député UMP de Loudéac-Lamballe, Marc Le Fur trouve cela normal. « En dessous de cinq mâts, ce n'est pas très esthétique et le coût de raccordement au réseau est élevé. La soumission au régime des installations classées ne me paraît pas être une difficulté. Cela permettra, de surcroît, aux populations de donner leur avis. »

« L'éolien est inadapté ! »

Les voix contre l'éolien terrestre se font de plus en plus entendre. Christian Faury est président de la Fédération bretonne pour l'environnement. Pour lui, « l'éolien terrestre est inadapté en France. Le justifier pour répondre à la directive européenne imposant la réduction du CO2 est nul et non avenu, la France ne rejetant pratiquement pas de CO2 pour produire son électricité. Elle n'a pas non plus de besoin électrique supplémentaire puisqu'elle exporte 15 % de sa production. Un schéma de développement de l'éolien sera ruineux pour le pays car une telle option coûtera, selon les experts, entre 2,5 et 5 ME par an. Qui paiera ? Le contribuable. Et la France perdra encore un peu plus de compétitivité. »

Pour l'ingénieur énergéticien en retraite, « l'éolien impacte gravement la vie locale ». Il accuse le bruit incessant, le mouvement des machines qui envahit le paysage et devient obsessionnel pour les riverains, la perte de valeur du bien immobilier (« qui accepterait de s'installer auprès d'une éolienne ? »). La distance obligatoire de 500 m entre une machine et une habitation ? « Selon la loi de la propagation physique, c'est comme si vous étiez, de jour comme de nuit, dans un compartiment ferroviaire. L'Académie de médecine préconise 1 500  m de distance, au minimum. Dans certains pays, les éoliennes sont reculées à 1,5 voire 2-3  km : en France, on doit sans doute être un peu plus sourds qu'ailleurs ! »

Pour Christian Faury, si l'on veut lutter contre les rejets de CO2, « il faut s'attaquer aux vraies causes, que sont le chauffage au fioul, le transport, l'agriculture, l'industrie. Pas à la production électrique. L'éolien ne pourra pas remplacer le nucléaire parce qu'il est imprévisible et trop irrégulier pour être une alternative sérieuse, comme le stipule un rapport de l'Institut Montaigne : pour compléter le dispositif, il faudra construire une multitude de centrales thermiques qui, elles rejettent beaucoup de CO2. Aujourd'hui, malheureusement, les scientifiques n'ont pas droit à la parole. L'éolien est un symbole pour les écologistes, mais comment ne peuvent-ils pas porter de la compassion pour les milliers de riverains impactés ? L'éolien est une mesure 'écologique' qui nuit gravement à l'environnement. Et puis il faut parler du lobby de l'éolien terrestre, les fabricants qui sont tous étrangers avec des filiales françaises, mais également les promoteurs : ils ont trouvé là un marché juteux. »

Des retombées économiques

En Bretagne administrative, 438 MW sont installés (372 en projet). « Il faut voir d'où on part », rappelle Marc Le Fur. « Dans ma circonscription, il n'y avait aucune éolienne en 2002. Il y en a 60 aujourd'hui. L'objectif du Grenelle 2 est de 500 mâts/an, ce qui contribuera à atteindre notre engagement de 23 % d'énergie renouvelable. En Bretagne, nous avons les terres et le vent, notre secteur rural doit en profiter pour avoir des retombées économiques. » Gilles Petitjean raisonne par obligation : « toutes les énergies renouvelables sont à promouvoir, mais l'éolien terrestre apparaît comme une alternative pour passer le cap des années 2020-2030, parce que la Bretagne ne va pas pouvoir continuer à importer son électricité. »

Il regrette cependant les contraintes fixées par la loi  : « pour qu'un industriel puisse investir durablement et travailler, il doit avoir une bonne lisibilité. Ce n'est pas le cas et on peut parler d'un coup de frein à la filière, ce qui est inquiétant car je reste persuadé que les emplois de demain seront en partie liés au développement durable. Une chance que l'amendement voulant imposer 15 MW minimum pour les nouvelles fermes n'ait pas été retenu sinon, en Bretagne, les projets n'auraient plus été possibles. »

« L'éolien est une énergie avec une matière première disponible, bon marché et abondante », poursuit François de Rugy. « Pas de pollution de l'air comme les centrales thermiques, pas de déchets comme les centrales nucléaires, pas de risque d'explosion, pas d'empreinte écologique comme les barrages. 100 % démantelables et recyclables. Parce qu'il s'agit d'énergies renouvelables, il faudrait que ce soit désintéressé ? Je trouve très bien que l'éolien permette de gagner de l'argent. Je ne comprends pas pourquoi le Grenelle a été voté à l'unanimité pour ensuite mettre toutes ces contraintes. Ceux qui sont contre l'éolien

devront l'assumer. »

article publié dans armor magazine

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Vos 3 commentaires
Emilie Le Berre Le Mardi 31 août 2010 23:27
Dans l'eolien chacun sort son rapport, le mien:
L'AFSSET (Agence Francaise de la Securite Sanitaire de l'Environnement et du Travail) a démontré l'absence de nuisances sonores a l'interieur des habitations dans un rapport commandé en 2008 par les ministeres en charge de la sante et de l'environnement:
- "Les emissions sonores des eliennes ne generent pas de consequences sanitaires sur l'appareil auditif;
- La France dispose d'une des reglementation les plus protectrices des riverains sur le plan europeen."
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luc vaillant Le Mardi 31 août 2010 23:27

vraiment n'importe quoi cette article d'un journal breton qui cire les pompes au gouvernement francais.... re- organizé donc un plogof mais contre l'eolien ... et esperez donc au minima 200 000 personnes contre les eoliennes , demandez donc a des tas d'artistes de venir jouer pour cette cause et ... faites vous sponsoriser par AREVA
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Emilie Le Berre Le Mardi 31 août 2010 23:27
Marc Le Fur trouve cela normal. " En dessous de cinq mâts, ce n'est pas très esthétique."
Je trouve au contraire l'impact visuelle bien moindre quand les parcs sont de petites taille.
On devine où tendent les arguments des opposants, nous faire avaler le tout nucléaire.
En France, tout comme la diversité linguistique, la diversité énergétique est mal tolérée.
On peut déplorer que la population ne s'appropie pas ces différentes sources de production d'énergie.
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