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L’écrivain breton Michel Mohrt est décédé
Né à Morlaix le 28 avril 1914, Michel Mohrt vient de disparaître ce 17 août. Auteur de plus de 30 ouvrages, Michel Mohrt a toujours été attaché à sa Bretagne. Trois de ses romans décrivent son enfance heureuse. L'un des trente Bretons élus à l'Académie française
Par Maryvonne Cadiou pour ABP le 18/08/11 3:58


Né à Morlaix le 28 avril 1914, Michel Mohrt vient de disparaître ce 17 août.

Connu comme écrivain français, auteur de plus de 30 ouvrages, Michel Mohrt a toujours été attaché à sa Bretagne où il passait ses vacances chaque été, à Loquirec dans le Trégor.


Trois de ses romans décrivent son enfance heureuse en Bretagne : La Prison maritime, de 1961, qui raconte l'histoire d'un voyage mouvementé à bord d'un cotre, le Roi Arthur pour lequel il reçut le Grand prix du roman de l'Académie française, Les Moyens du bord, de 1975, ou encore La maison du père, de 1979.

" J'ai passé toute mon enfance au bord de la mer, soumis à ses caprices, à l'horaire des marées, au régime des vents. Très tôt, je me suis émerveillé que la langue bretonne n'ait qu'un seul mot : “glas”, pour désigner le bleu et le vert, couleurs de la mer... "

" Les livres que je lisais décrivaient tempêtes et naufrages et, sur les tombes qui entouraient l'église, je lisais sous les noms gravés dans la pierre, les mots, “Péri en mer”, “Péri en mer” ".

" Mon père récitait pour moi les vers de Baudelaire :

“La mer est ton miroir : tu contemples ton âme

Dans le déroulement infini de sa lame” ".

(Dans La maison du père).


Il avait publié en 2000 chez Gallimard Tombeau de La Rouërie, l'histoire de ce marquis breton né à Fougères qui avait participé à la guerre d'indépendance des États-Unis à la tête d'un corps franc puis, rentré en France à la veille de la Révolution, avait créé une armée clandestine en Bretagne pour s'opposer aux excès de la Convention.


Michel Mohrt est très tôt attiré vers les arts et fut peintre aquarelliste. À 14 ans il illustre de bois gravés la pièce satirique Gorsedd Digor. Eun arvest de Jakez Riou pour la première édition de 1928. Brest, Impr. du Château, 79 p. Gorsedd digor Eun arvest gant J. Riou skeudennaouet gant M. Mohrt.


Il fait des études de droit et de lettres à Rennes et s'inscrit au barreau. Il exerce comme avocat à Morlaix pendant deux ans et, étant mobilisé pour la Seconde guerre mondiale, il quittera alors la Bretagne. Il était aussi essayiste, éditeur, historien de la littérature.


Il fut l'un des trente Bretons élus à l'Académie française. En 1986 Jean d'Ormesson l'y accueillit ainsi : " Vous êtes breton, catholique et sauvage. J'aurais voulu vous saluer dans votre langue natale qui fut celle d'un Renan, d'un Charles Le Goffic ou d'un Jean Guéhenno : Aotrou, ni a zo laouen oc'h heti deoc'h digemer vad e breuriezveur ar galleg ".

Il fut fait officier de la Légion d'honneur, officier des Arts et des Lettres et avait été décoré de la Croix de guerre.

(voir le site) de l'Académie française, page Michel Mohrt.


Maryvonne Cadiou

Cet article a fait l'objet de 1274 lectures.
Correspondante ABP depuis février 2007.
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Vos 2 commentaires
J-Luc Le Floc'h Le Jeudi 18 août 2011 10:39

« breuriezveur ar galleg ». L’ « Académie française » serait donc plus précisément l’« Académie de la langue française ». Voilà qui est intéressant et cadre - plus justement, me semble t-il - le territoire de cette auguste institution.
Et puis, si c’est Jean d’Ormesson qui le dit - après s’être sans doute bien renseigné sur la traduction et les subtilités de la langue bretonne pour retranscrire sa pensée -, alors…pas de problème, no problem, kudenn ebet!
Je profite de ce post pour corriger un autre post récent, sur un autre sujet, et confirmer aux lecteurs de l’ABP que je n’ignore pas la différence entre :
. galleg, substantif : la langue française.
. gallek, adjectif qualificatif: français
Même chose pour
. brezhoneg, substantif : la langue bretonne.
. brezhonek, adjectif qualificatif: breton
Evel just !
Pegen daoned eo ober gant an urziaterezh, a-wechoù ! L’informatique – la frappe sur clavier et la lecture sur écran – favorisent la dégradation de l’orthographe. Je le sais bien. Siwazh deomp !
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Yann Saïg Karadeg Le Jeudi 18 août 2011 14:44
Certes il est bien mort.
Malheureusement...
A l'image de l' "Armée Clandestine en Bretagne",
trop souvent on l'ignore.
La maison de mon pére est à quelques encablures de Lokireg.
E koun Ar Rouerie ha Michel Mohrt...
Promis, juré, je lirai Michel Mohrt!
Il n'est jamais trop tard pour inventer, pour réver et pour donner envie de vivre.
Vous autres, n'attendez-pas!
(0) 
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