Même si des grands centres urbains comme Glasgow, Dunbarton-ouest, Dundee ont voté pour le Oui, le Non l'emporte presque partout dans les autres circonscriptions électorales écossaises et les résultats pour Edimbourg, donnés à 7:05 ce matin, viennent de sonner le glas des indépendantistes. Edimbourg a majoritairement voté NON (61%). Le NON globalement l'emporte pour le moment avec 55% des votants contre l'indépendance (résultat pas définitif mais stable). Les archipels comme les Hébrides, les Shetlands, les Orkneys, les marches du sud (Scottish borders district) et très probablement les Highlands ont voté NON. Avec 85% des résultats dépouillés, le OUI ne peut plus l'emporter.
Les séparatistes menés par Alex Salmond et son parti indépendantiste, le SNP, n'ont pas complètement perdu puisque Londres a promis une plus grande autonomie tout particulièrement dans le contrôle des recettes fiscales. David Cameron, le premier ministre britannique a promis une plus large autonomie à tous les états membres du Royaume-uni : Ecosse, Pays-de-Galles, Angleterre et Irlande du Nord.
La Grande Bretagne a produit à la face du monde du monde un chef-d'oeuvre de maturité et de sang-froid démocratique. Le contraste avec certains pays du Moyen-0rient, mis à feu et à sang dans les guerres communautaires fratricides qui touchent aux génocides ou même avec l'Ukraine incapable de résoudre ses problèmes sans envoyer les chars, est dans tous les esprits. Ce qui s'est passé hier au Royaume-uni est devenu un message d'espoir pour les peuples et les nations sans Etat.
Le petit royaume a aussi donné une leçon en Europe à des États comme l'Espagne et la France, des pays qui se crispent ou se cloîtrent dans le mutisme, dès que leur droit est remis en cause même d'une façon totalement pacifique. L'Espagne a de quoi méditer avec son problème en Catalogne. La France ne peut plus ignorer celui de la Nouvelle-Calédonie à qui elle a promis un référendum sur l'indépendance sans cesse repoussé. Elle ne peut plus non plus continuer à ignorer les aspirations de régions comme la Bretagne qui demande depuis 60 ans sa réunification, retrouver ses frontières historiques, ou même celui de l'Alsace qui veut garder les siennes face à un redécoupage des régions contre-nature et irrespectueux.
Philippe Argouarch