Que dire de la valse hésitation qui a prévalu pour cette annonce de nouveau découpage des régions ? On notera tout d'abord que le pouvoir parisien se montre une nouvelle fois inconstant et hésitant, mais surtout plus enclin à sauver les têtes de ses baronnies qu'à donner un sens profond et cohérent à cette réforme territoriale. Ce gouvernement, sur ce sujet et bien d'autres, mais aussi les gouvernements précédents, font preuve au final d'un grand amateurisme dans trop de domaines. Comment l'Hexagone pourrait-il s'en sortir quand l'intérêt de quelques-uns, quelques plans de carrières, les intérêts de telle ou telle corporation ou la survie des partis valent toujours mieux que l'intérêt général ?
Beaucoup de Bretons, devant ce spectacle affligeant, commencent à réfléchir. Et ce projet de réorganisation territoriale est la goutte qui fait déborder le vase. En effet, en ce qui concerne ce découpage globalement absurde, si l'on réunifie la Normandie sans coup férir, ce qui est logique, pourquoi ne le fait-on pas pour la Bretagne ? Parce que la Bretagne, a fortiori réunifiée, fait peur à ces politiciens professionnels. Et si nous faisons peur, nous, Bretons, c'est que nous avons un autre sens de la solidarité et de l'intérêt général que celui pratiqué par la classe politique française dans son ensemble. Et nous allons le prouver dans les mois et les années qui viennent.
Caroline Ollivro, présidente de Breizh Europa