Jean-Yves Le Drian a rencontré de nouveau , mercredi 9 juin à Bruxelles, le Commissaire européen à l'agriculture Dacian Ciolos, en marge d'une réunion du Comité des Régions. Ils ont échangé leurs points de vue sur l'avenir de la Politique agricole commune, alors que ce dossier sera à l'ordre du jour de la session plénière du Conseil régional des 24 et 25 juin prochains.
Plus de flexibilité et pas de modèle unique
« La PAC a besoin d'une réforme après 2013 » a rappelé le Commissaire. « Certes, depuis 2003, la PAC a subi des ajustements, mais il faut aller plus loin et l'adapter pour qu'elle soit capable d'apporter des réponses adéquates à toutes les agricultures européennes ». Selon lui, « la PAC doit être flexible, accompagner chaque exploitation, chaque territoire pour qu'il trouve sa place sur les marchés locaux, régionaux, nationaux ou internationaux auxquels il s'adresse. Il faut aider l'agriculture à se moderniser, à se restructurer, mais pas selon un modèle unique. »
Le Commissaire veut s'attaquer aux variations des prix agricoles qui pèsent lourdement sur la survie des exploitations : « il faut à l'avenir limiter l'exposition des agriculteurs à la volatilité des marchés. Nous ne pouvons pas nous permettre de vivre des crises à répétition qui mettent en péril le tissu économique de nombreuses régions. »
Une répartition plus efficace et plus équitable des aides
Prenant en exemple la filière lait, Dacian Ciolos a ajouté qu'il était conscient que « des décisions rapides doivent être prises, sans attendre la réforme de la PAC pour 2014. » Rappelons qu'à l'initiative de la Commission, un groupe d'experts de haut niveau, créé fin 2009, doit rendre le 15 juin des conclusions qui pourraient déboucher sur des propositions législatives fin 2010.
Le Commissaire a aussi souligné le rôle important des aides directes pour assurer une stabilité minimale des revenus agricoles : « cela ne veut pas dire qu'elles doivent rester telles qu'elles sont aujourd'hui. Une réflexion doit être menée pour trouver les bases d'une répartition plus efficace et équitable de ces aides entre agriculteurs, entre Etats membres et entre régions différentes. Ce travail aboutira d'ailleurs à ce que les aides retrouvent un sens aux yeux des contribuables. Car il est nécessaire que les citoyens comprennent clairement le lien entre l'engagement financier de l'Europe pour l'agriculture et les contreparties pour la société toute entière».
A l'invitation de la Région, Dacian Ciolos viendra en Bretagne en septembre prochain
Jean-Yves Le Drian a pour sa part insisté sur la gravité de la crise agricole actuelle, sur ses conséquences sociales et territoriales pour la Bretagne, et en particulier sur l'urgence dans la filière laitière. Il a rappelé l'importance d'une régulation de marché efficace et réactive pour stabiliser les prix et revenus des agriculteurs. Il a enfin remercié le Commissaire pour son initiative de consultation ouverte à l'ensemble de la société européenne sur l'avenir de la PAC, et s'est engagé à lui communiquer personnellement la position de la Bretagne à l'issue de la session du 25 juin. Jean-Yves Le Drian a par ailleurs saisi cette occasion pour inviter le Commissaire en Bretagne. Dacian Ciolos lui a répondu que c'est avec plaisir qu'il viendrait en septembre en Bretagne.