Dans différents titres de presse du 17 mars, Jean-Marc Ayrault a vivement réaffirmé son opposition à la Réunification en suggérant que « l'idée de la réunification » pourrait être « seulement motivée par une question identitaire », que dans ce cas nous irions « à la catastrophe ». Enfin, il s'oppose aux récents témoignages d'élus stipulant qu'un référendum sur la réunification de la Bretagne ne pourrait logiquement être voté que par les habitants de la Bretagne. Selon lui, il faut aussi que les habitants de la Mayenne, de la Sarthe, du Maine-et-Loire et de la Vendée, sinon ça serait « antidémocratique, et nous entrerons dans une logique identitaire ». Les Sarthois ou les Angevins accepteront-ils que les Bretons votent à leur place pour savoir s'ils doivent prochainement rejoindre une région Val de Loire ou non ?
En réalité, à défaut de vrais arguments, JMA essaie de faire peur, tout comme tente régulièrement de le faire Jacques Auxiette. Encore une fois, la réunification serait quelque chose « d'archaïque », un « renfermement sur soi » poussé par une « logique identitaire » voir « ethniste » comme l'a déjà dit Auxiette. Attention, même au « colonialisme » ! Que les Bretons décident de leur territoire d'administration ? Attention ce serait « antidémocratique » ! Mais quoi de plus normal pour des gens « poussés par une logique identitaire ». Rien n'est assez fort pour discréditer les militants de la réunification, qui sous ces termes « d'identitaire » seraient des gens un peu racistes au fond. Mais M. Ayrault, vous savez bien que le projet d'unité de la Bretagne est un projet global liant évidemment un projet politique, social et économique à des enjeux territoriaux, démocratiques, culturels, environnementaux.
M. Ayrault doit bien le savoir puisqu'en 1977, alors maire de Saint-Herblain, il avait fait les voeux au nom de son conseil municipal de voir la Bretagne réunifiée au sein d'une même région administrative et dotée d'un service audiovisuel public breton. Maire de Saint-Herblain, la Réunification n'était pas « identitaire ». Car c'est bien là que ce situe le vrai refus de JMA, être maire d'une ville qui partage son pouvoir et son influence ce n'est pas pour lui.
Mais comment se fait-il qu'en 2008 JMA ait permis à des gens, « poussés par une logique identitaire » dangereuse et « casse-cou », de se présenter sur sa liste, et qu'il siège toujours avec eux ? Jean-Louis Jossic, maire-adjoint (PS), a même pris le micro pour haranguer la foule lors de la démonstration « identitaire » de 10.000 personnes pour l'unité de la Bretagne le 20 septembre 2008 ! Ronan Dantec maire-adjoint (Verts) a osé, lors de sa campagne aux cantonales et lors de la campagne municipale, animer un débat entier sur la réunification de la Bretagne, Pierre Even, dix-septième sur sa liste est même un autonomiste breton de l'UDB ! S'il y avait quelque chose de vraiment dangereux et une « logique identitaire » derrière les partisans de la réunification, si cette volonté était si « minoritaire » comme il le dit, pourquoi leur fait-il une large place au sein de son équipe municipale ?
On le voit, malgré les arguments fallacieux énoncés par JMA pour s'opposer et discréditer la réunification de la Bretagne, se cachent en réalité des intérêts personnels et égoïstes. La réunification réunit autour d'elle une foule d'arguments différents, défendus par des pans très divers de la société bretonne. Elle réunit autour d'elle un nombre incroyable de gens et une dynamique populaire sur un problème local comme ne le créera jamais aucune entité administrative. Des tas d'universitaires affiliés à aucune organisation sortent des travaux sur les enjeux culturels, économiques, sociaux, politiques, démocratiques, environnementaux, ... soulevés par la réunification. Nous invitons ceux qui ne cessent de nous stigmatiser dans la rhétorique « identitaire » ou historique à les lire.
(voir le site) de Presse Océan avec forum. Les 20 ans de Jean-Marc Ayrault, maire de Nantes.