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cent pour un toit
cent pour un toit
- Communiqué de presse -
Il y a trop d'étrangers sur la terre
Absent de bien des débats pré-électoraux, l'accueil des réfugiés pose problème dans de nombreuses communes et divise, comme à Moëlan sur Mer, Nantes, ...
Par Fanny Chauffin pour FC le 11/11/15 12:14

Absent de bien des débats pré-électoraux, l'accueil des réfugiés pose problème dans de nombreuses communes et divise, comme à Moëlan sur Mer, Nantes, ... mais à Quimperlé ce mardi, c'est une grande leçon de tolérance et d'humanité qui réunissait les 80 participants

"Cent pour un toit", c'est le nom de l'association déposée en préfecture le ... 14 juillet qui réunit des militnatsd'association venant d'horizons aussi divers que Emmaüs, La ligue des droits de l'homme, la Cimade, Droit d'asile Quimper, les jardins partagés, Diwan.

Ils ont en quelques mois assuré l'accueil de trois familles livrées à la rue après avoir épuisé tous leurs droits au Centre d'accueil des demandeurs d'asile (CADA), don tune financièrement . Le même scénario macabre se renouvelle encore ce vendredi, malgré la trève hivernale, malgré les promesses et les bonnes intentions, une famille avec quatre jeunes enfants va elle aussi se retrouver à la rue.

Alors, que faire ? Face à cette impuissance, l'association lance des idées : la mise à disposition de locaux communaux inutilisés, ou de particuliers, un prélèvement ou versement volontaire de cinq euros par mois (avec cent préleveurs, un logement est assuré). Ces familles en très grande précarité vivent un véritable chemin de croix : dans leur pays d'abord, menacées par la guerre ou la discrimination, puis dans leur voyage qui les conduit à l'Europe, puis dans l'insécurité incessante quant à leur statut, les papiers à rassembler, la précarité du logement...

Situations la plupart ubuesques (scolarisation des enfants, droit de travailler en chèque emploi service, mais interdiction de travailler). Pas d'enseignement professionnel du français pour eux (il repose sur un réseau de bénévoles uniquement), mais obligation de maîtriser la langue, etc...

Malgré cela, ils restent, car ils n'ont pas d'autre solution. Mal nourris, maltraités psychologiquement, il faudra qu'ils attendent dix ans pour être régularisés. Dix ans de galères, dix ans... alors que pour les Syriens qui auront tout de suite le statut de réfugiés, ils pourront commencer à travailler tout de suite et seront logés ... à la place des familles présentes déjà.

Paradoxalement, la France a décidé d'accueillir des Syriens sans augmenter le nombre de places d'accueil.

Les Etats se mobilisent et facilitent, aux Syriens, Erythréens et Somaliens l’accès au statut de réfugié. C’est cette procédure qu’il convient de généraliser de toute urgence à l’ensemble des migrants demandeurs d’asile au risque de créer une concurrence des précaires.

À Mulhouse, à Tours, des associations "Cent pour un" accueillent déjà jusqu'à 25 familles, avec un contrat clair : le logement est donné, mais les charges sont à leur compte, à eux de fournir un travail bénévole ou salarié dans les associations qui les accueillent.

Emmaüs refuse du monde "tous les jours", ajoute Françoise Clausse. Dans la communauté de communes, les avis divergent : Scaër a annoncé des logements vacants (éloignés de la ville centre, il faudra étudier les transports), Moëlan, ... Un réseau d'adhérents va rentrer en contact avec les municipalités pour connaître les logements vacants.

Il faut lutter contre les préjugés. La France a connu déjà des vagues migratoires et les trois quarts des migrations sont dans le sens Sud-Sud et Nord-Sud. Rappelons le très bon éditorial d'Ouest France ce 8 novembre : "la France ne connaît qu'une pression migratoire faible et constante avec 200 000 personnes chaque année",quand on sait qu'en Bretagne, un habitant sur trois a plus de soixante ans, et que beaucoup de jeunes actifs partent "émigrer" partout dans le monde... L'éditorialiste dit aussi que "l'étranger est devenu un épouvantail habillé de peurs".

A Brest, 80 à 100 familles sont à la rue avec des enfants, des bébés, des femmes enceintes. Comment agir ? Les occupations, les squatts, sont autant de stress pour les familles. Certains, comme les travailleurs sociaux du 115 à Toulouse ont réquisitionné des locaux vides pour eux. À Sérent, le maire a fait preuve d'un rare courage politique.

Dans la salle, ce mardi 10 novembre, la participation est importante. Le débat dure, rebondit : "Que faire ? Quelles actions ? Comment s'organiser pour être plus efficaces ? Pour faire comprendre qu'il s'agit tout simplement d'un problème de droits de l'homme" ?

Les discussions durent tard, J. vient voir les responsables : "Pendant la guerre, nous avions hébergé un Juif. J'ai un logement vacant. Inscrivez-moi".

Cent pour un toit : 100p1t [at] orange.fr, page facebook "Cent pour un toit"

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