Malgré un froid intense, ils étaient nombreux à se recueillir sur la jetée du Vieux Môle pour rendre hommage aux commandos et marins britanniques qui tombèrent pour la liberté le 28 mars 1942. Parmi les participants à cette cérémonie organisée par le CREDIB (Centre de Recherche & Diffusion de l'Identité Bretonne) et la Section des Relations Interceltiques et Internationales de l'ICB, on pouvait remarquer des membres de familles de vétérans mortellement atteints par les balles allemandes en tentant de prendre pied sur le sol breton. Le piper nazairien Pierre Blanchet a donné une touche musicale interceltique qui a beaucoup touché les Britanniques et les Irlandais présents aux côtés de leurs amis bretons. La présence de membres du cercle Celtique de Sant-Nazer a été également chaleureusement accueillie par l'assistance.
Hubert Chémereau pour le CREDIB, Jean Cevaer pour l'ICB et James Dorrian le grand spécialiste irlandais de l'Opération Chariot ont pris successivement la parole pour rappeler les moments héroïques du raid britannique sur Saint-Nazaire.
Au nom des vétérans, James Dorrian remercia les Bretons pour cette initiatives. L'historien irlandais salua la proposition du CREDIB qui souhaite qu'enfin soit créé un parcours d'interprétation sur les lieux de l'Opération Chariot. Il ne cache pas sa frustration devant le manque de lisibilité du raid britannique à Saint-Nazaire, contrairement à ce qui se fait en Grande-Bretagne pour les lieux de mémoires. Dans son article sur l'Opération Chariot publié dans le numéro d'ArMen de mars 2012, Hubert Chémereau rapportait les propos de James Dorrian : « A part le monument, il n'y a aucun signe dans le port qu'une grande opération commando y ait jamais eu lieu, rien ne semble avoir été prévu pour un visiteur qui voudrait marcher dans les pas de ces hommes jeunes, qui ont risqué, et pour beaucoup perdu leur vie. C'est comme si le Raid était volontairement relégué dans le passé, juste à un moment où les gens viennent pour s'en informer; Si on était au Canada ou aux États-Unis, il y aurait des circuits, des publications, des cartes,... Le passé a existé ! On ne peut faire qu'il n'ait pas existé, surtout lorsque le souvenir de tant de personnes extraordinaires risque d'être à tout jamais perdu ». La ténacité bretonne associée à la fidélité britannique et à la persévérance irlandaise de James Dorrian devrait avoir raison des blocages institutionnels. Les héros du 28 mars 1942 le valent bien !