Sous un ciel humide , plus de 300 personnes se sont regroupées à l'extérieur des haras d'Hennebont (dont l'accès était interdit) pour protester contre le projet de transformation de l'Abbaye de la Joie en résidence de vacances de luxe .
Dans le cadre de sa réorganisation interne les haras nationaux ont souhaité se désengager du site d'Hennebont et celui-ci va être pris en charge par un syndicat mixte comprenant notamment la ville d'Hennebont et l'agglomération de Cap L'Orient. A la demande, semble-t-il, de Cap L'Orient, le site des haras d'Hennebont a été divisé en deux parties, celle comprenant l'abbaye étant laissée hors du périmètre d'action du syndicat mixte .
Après avoir proposé l'abbaye à la Ville d'Hennebont , il y a plus de deux ans, et sans réponse précise, les Haras nationaux viennent de signer un compromis de vente au promoteur Odalys.
Cette signature révélée par Ouest-France à la période de Noël a provoqué une forte émotion à Hennebont et dans le Pays de Lorient et la polémique a enflé depuis une quinzaine de jours , le maire d'Hennebont,M. Perron (PC) , étant mis en cause sévèrement par les associations de sauvegarde du patrimoine .
Cette affaire éclatant quelques semaines avant les élections municipales, la dimension politique du dossier est devenue importante faisant de l'Abbaye une affaire brulante pour l'équipe municipale sortante. Pour mémoire, Hennebont verra 3 listes s'affronter aux prochaines élections, l'une à droite UMP, l'autre à gauche PC-PS-Verts-UDB menée par M. Perron (PC), et enfin une liste d'initiatives citoyennes emmenée par M. Hartereau (centre-gauche).
Face à l'urgence de la situation, l'Association pour la Réhabilitation de l'Abbaye de la Joie (SARAH) avait convoqué ce rassemblement de protestation afin d'amener les élus à prendre leurs responsabilités dans ce dossier. Malgré le temps, plus de 300 personnes ont pris part à ce rendez-vous dont des représentants de la quinzaine d'associations qui s'opposent à cette spoliation du patrimoine hennebontais ; à noter la présence d'élus et de candidats aux prochaines élections.
Les interventions de Jean de Gail (Président de SARAH), Jean-Pierre Henry ( vice-président) et de Suzanne Mariette ( présidente d'Hennebont Patrimoine) ont permis de recentrer la question sur l'avenir de ce site prestigieux et sur la nécessité de voir les élus s'engager pour sa conservation dans le patrimoine commun , avec 2 questions restées pour l'instant sans réponse : pourquoi la Ville d'Hennebont n'a-t-elle pas agit plus tôt et pour quelle(s) raison(s) Cap L'Orient a-t-elle souhaité écarter l'abbaye du syndicat mixte .
A ces objections, le maire, M. Perron, et son adjoint à l'urbanisme , M. Tanguy (PS) opposent une seule ligne de défense : c'est la faute de l'état qui se désengage .
La mobilisation de ces dernières semaines montre, en tout cas, une forte demande pour que les élus s'impliquent, enfin, pour la sauvegarde de ce site unique au pays de Lorient. Une délégation d'élus devrait être reçue cette semaine au ministère de l'Agriculture de Paris et un conseil municipal extraordinaire a été convoqué la semaine prochaine.