Gweltaz, c'est Gweltaz ar Fur, libraire à Kemper, universellement connu dans l'univers culturel breton. Gweltaz, c'est Ar Bed Keltiek, la librairie à deux pas de la cathédrale Saint-Corentin, là où poètes, écrivains, musiciens... des terres celtiques viennent régulièrement présenter leur dernières créations. Mais Gweltaz, c'est aussi la musique.
C'est la musique et la chanson, celle que l'on nommait protest-song au détour de la fin des années 60 et au début de la décennie suivante. Gweltaz, ce fut la tête du hit parade, tout le monde de Brest à Strasbourg chantonnait « le sort du paysan breton » et les albums se vendaient par milliers. Puis, ce fut en 1980 l'ouverture de la librairie Ar Bed Keltiek à Kemper, en 1984 ce sera Brest et cette année là sera aussi celle où le chanteur raccrochera sa guitare. « Avec deux librairies ce n'était plus possible de partir sur les routes, mais j'ai toujours continué à écrire et à composer... si bien qu'aujourd'hui j'ai de la réserve ». »
Son dernier album en propre, c'est en 1975 qu'il l'enregistra, « sur un label international », se souvient-il. On aurait pu en rester là, mais voici qu'à l'aube de la soixantaine, à l'âge où beaucoup songent à se reposer, Gweltaz nous est revenu en avril avec onze nouvelles chansons. « Le mois d'avril est, en ce qui me concerne, un mois tout à fait particulier. D'abord je suis né en avril, Ar Bed Keltiek a été créée en avril 80... À l'époque on a même prétendu que c'était un poisson d'avril », s'amuse-t-il, « avant de poursuivre l'album comprend onze titres, neuf en breton avec un titre phare, Kemper-Breizh, qui donne son nom au disque, sorte d'hommage décalé à la ville-fille de Gradlon. Un en anglais avec une partie en gallois et un dernier en français. » Il est diffusé par Coop Breizh. Il sera sur scène, notamment à Quimper au festival de Cornouaille, lors d'un concert à l'espace évéché le 22 juillet,
Et la librairie ? Ar Bed Keltiek continue mais il souhaiterait fortement passer le relais « afin de transmettre l'émotion et le bonheur que j'ai eus ici ». Aussi, pendant que le chanteur courra les routes et scènes de Bretagne et d'ailleurs, Peggy Le Bihan, que l'on a connu à la librairie de Brest et de retour du Pays de Galle, prendra un temps les rênes de celle de Kemper.
Par ailleurs, un ré-enregistrement des titres des années 70 figure en bonne place sur l'agenda de Gweltaz ar Fur... On s'en réjouit d'avance !
article publié dans armor magazine, sous la plume de Louis Gildas