Mercredi 31 décembre à partir de 15 heures, Gilles Martin-Chauffier présentera et dédicacera son livre "Le Roman de la Bretagne" (Éditions du Rocher)
Le livre : Il y a un mystère breton. Le duché s'est éteint en 1532 mais cinq siècles plus tard, la Bretagne reste vivante. Son État a disparu mais un état d'esprit demeure. Proche souvent de l'image d'Épinal. La France ne cesse de nous voir dans un rétroviseur et n'aperçoit volontiers que le recteur de l'Île de Sein, les loups de mer, les Bigoudènes en coiffe et le pardon de Sainte Anne d'Auray. Depuis le roi Arthur, la Reine Guenièvre et la Table Ronde, la Bretagne se résume à ses lacs sacrés, ses tempêtes et ses chaudrons magiques. Pourtant, nous ne sommes pas qu'une réserve folklorique. Merlin en plein conciliabule avec Cadoudal dans une profonde hêtraie proche de la Baie des Trépassés, cela va un temps. Aujourd'hui elle ne veut plus n'être qu'une carte postale. Elle en a assez de passer à côté de son propre destin. Regardez le globe terrestre et relevez le nombre de confettis, membres de l'ONU qui occupent tranquillement leur place. L'avenir, pour nous, existe à nouveau. Désormais la France n'est plus un mur bouchant l'horizon. Peu à peu, le vrai pouvoir s'éloigne des berges de la Seine et se déplace vers Bruxelles. En même temps, le mythe de l'intangibilité des frontières se lézarde. Sur un atlas de 1970, on ne trouve ni l'Erythrée ni le Bangladesh ni le Timor. Pas plus que le Kosovo ou la Slovaquie. Et déjà l'Écosse, la Catalogne, le Pays Basque et la Flandre battent des ailes. Le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes finit toujours par se faire entendre. Demain, au sein de l'Europe, il y aura à nouveau une Bretagne libre. Sauf que, pour rebâtir cette maison, il faut en connaître les fondations. C'est l'objet de ce livre : ramener à la surface les heures exaltantes d'un passé que la mémoire a enfoui. Du Sénat vénète luttant contre César à François II le dernier duc, en passant par Nominoë, Salomon le Grand, les ducs Jean, Pierre Landais, la duchesse Anne, le duc de Mercoeur ou les Chouans, des générations de Bretons ont insufflé une âme à leur terre. C'est grâce à eux qu'on peut assurer que le futur somnole souvent dans des maisons très anciennes. Et c'est eux que ce livre entend ressusciter. Il ne s'agit pas d'attaquer la France. Aucun pays n'a accordé autant de place à ce qui fait le charme de la vie, depuis les femmes et le vin jusqu'à la conversation, la mode, la littérature et une forme unique de futilité. Simplement, se battre pour la Bretagne sans la quitter, c'est comme semer des graines dans un buisson d'épines et attendre le miracle. Il est temps de prendre le large mais, dans nos bagages il faudra un cours d'Histoire. De notre histoire. Le voici.
L'auteur : Gilles Martin-Chauffier est né le 12 août 1954. Il est breton. Sa famille vient de Vannes, dans le Morbihan. Il est rédacteur-en-Chef de Paris-Match depuis 1996. Il supervise également « Culture Match », les pages culturelles placées au début du magazine.
Romancier, il a publié « Pourpre » (1980 - Mercure de France) puis « Les Canards du Golden Gate » (1982 – Mercure de France), « Sans Effort Apparent » (1987 – Balland), « L'Ouest » (1991 – Editions de Fallois), « Une Affaire Embarrassante » (1995 – Grasset – Prix Jean Freustié), « Les Corrompus » (1998 – Grasset – Prix Interallié), « Belle-amie » (2001 – Grasset), « Silence, On Ment » (2003 – Grasset – Prix Renaudot des Lycéens) et « Une Vraie Parisienne » (2007 – Grasset).
Traduits en russe et en grec, ses romans décrivent la société française contemporaine, régime de castes qui a érigé le double langage en système d'expression des privilégiés.
Il est aussi l'auteur de deux essais. « Le Roman de Constantinople » (2005 – Ed. du Rocher – Prix Renaudot de l'Essai) dans lequel il expliquait les raisons historiques justifiant l'entrée de la Turquie en Europe. Il a publié en octobre « Le Roman de la Bretagne [Libre] » qui rappelle aux Bretons les 650 années d'indépendance de leur pays et leur suggère de s'inspirer de ce qui s'est passé en Slovaquie, en Croatie, au Timor – ou au Québec.
Chaque semaine, il publie dans Paris-Match une chronique littéraire sarcastique de la vie intellectuelle française.