Comme tout événement de cette importance, le Festival de Lorient génère en son sein ses propres petites polémiques et en un sens, cela reflète la vitalité de cet événement.
Écosse – France ou Écosse – Bretagne ?
Dès l'inauguration de l'exposition de photos (magnifiques) écossaises à la Chambre de Commerce de Lorient, le jeudi 3 août, une interrogation est apparue sur le choix fait par la délégation écossaise pour sa communication à Lorient : on pouvait trouver des documents titrant « 7 choses peu connues à propos de l'Écosse et de la France », ou bien « Célébrez l'Écosse et la France » ou encore « L'Écosse et la France partagent des liens historiques depuis des siècles … » … Bref un petit malaise s'installa, entretenu d'ailleurs par l'Espace Bretagne qui dénomma son bar du nom de la « Vieille Alliance » « The Auld Alliance » (pour mémoire, cette alliance, qui dans les faits n'apporta quasiment rien à l'Écosse, remonte au Moyen-Âge, du temps où les rois français cherchaient à contrer les Anglais et où les souverains bretons souvent faisaient appel aux Anglais pour contenir les Français….).
Comme l'écrit Iffig Cochevelou aux responsables écossais « j'ai été particulièrement choqué par le texte de présentation de votre livret sur votre présence au Festival Interceltique : en tant que Breton, je considère que les liens que votre pays entretient avec la France sont votre problème, et non celui des Bretons : depuis 5 siècles la Bretagne subit un processus d'intégration, en lui refusant tous ses droits fondamentaux, sa langue n'est toujours pas reconnue par l'état Français, et en ce qui concerne la gestion de notre pays, nous sommes bien loin de la dévolution que la Grande-Bretagne vous a accordé. Les liens de la Bretagne avec l'Angleterre ont été souvent très bons, car, longtemps ennemie de la France, ils nous ont permis souvent de nous défendre contre l'envahisseur français. Il nous serait cependant difficile pour nous Bretons, de venir en Écosse et de nous vanter de cette amitié ».
À ces remarques, les Écossais ont reconnu, à demi mots, avoir, d'une part, sous-estimé l'importance du Festival de Lorient, et d'autre part, ne pas avoir intégré la dimension bretonne de l'événement. Et c'est ainsi que l'on vit dans les jours suivants, la ministre écossaise de la Culture s'exprimer en …. breton !
En tout cas, cela souligne le manque criant de communication sérieuse de la Bretagne vers ses proches voisins.
Où sont passées les associations ?
Depuis des années, le FIL était aussi un lieu d'information sur les revendications en cours en Bretagne ; depuis 2 ou 3 ans, reléguées dans un espace peu fréquenté, les associations ont petit à petit cessé d'être présentes et pour finir cette année par être absentes, à part Bretagne Réunie de façon épisodique. Bref, il y a là un manque que le nouveau directeur du Festival, Lisardo Lombardia, devra combler. Une piste sans doute, un Pavillon dédié aux associations bretonnes locales sous l'égide d'Emglev Bro an Oriant, c'est en tout cas le souhait de sa présidente, Yvonig Le Merdy.
Langue bretonne : des progrès en 2007 et des espoirs en 2008
Comme indiqué par ailleurs,les responsables du FIL ont exprimé une véritable volonté de donner toute sa place à la langue bretonne : 2007 a vu les quelques réalisations que l'on sait, 2008 devra confirmer et amplifier cette présence comme l'ont exprimé à la fois les représentants de l'Office de la Langue Bretonne et ceux d'Emglev Bro an Oriant.
À suivre… en 2008 !