Les œuvres du peintre nantais Michel Guyon, du peintre nazairien Alain Roger et des sculpteurs André Hogommat et Alain Douillard sont exposées à la galerie Fine Art à Nantes.
Michel Guyon (voir le site) est un peintre nantais, qui après des études aux Beaux Arts de Nantes, a conservé l'amour de la peinture figurative. Il a réalisé dans les années 1970 et 1980 des décors et les scénographies de plusieurs pièces de théâtres et opéra, notamment les Noces de Figaro ou Tosca, mais a aussi travaillé pour plusieurs festivals. Après avoir été exposées à Nantes, sa ville d'origine, ses toiles sont présentées dans les galeries de Dallas, Denver, Houston, Williamville, Boston et New York. Ses toiles faites de touches vigoureuses et passionnées, dynamiques et tendues vers l'élévation du mouvement, prennent pour sujet le monde du théâtre ou des scènes de Nantes, notamment à la brasserie La Cigale.
Alain Roger, installé maintenant à Aulnay-sous-Bois en Seine-Saint-Denis où il est professeur d'arts plastiques, est peintre et écrivain à la fois, épris de la nature et de son foisonnement vital (voir le site) Il écrit aussi, et notamment un polar cheminot en 2005 dont le héros, Sauveur Kermahé, est breton, « A dégager voie douze », qui se passe à Villeneuve Saint-Georges, ville injustement mal-aimée de la banlieue, éclatée par le triage qui est son cœur, son système nerveux et une frontière tout à la fois. L'expression cheminote vient du temps des premières gares, qui n'avaient que douze voies ; on stockait alors sur la dernière voie les voitures et les locomotives à remiser entre deux départs. Depuis, l'expression signifie « à classer ». Un autre roman de banlieue de l'artiste-peintre s'appelle « par quatre chemins ». Sa poésie, à la fois peinture et écriture, exprime son profond attachement à la nature, et si plusieurs plaquettes qui font partie de ses premières œuvres restent confidentielles, d'autres, comme « Carré blanc sur fond blanc » se trouvent dans le commerce.
Mais ce ne sont pas ses livres, ni même ses « Alvéoles » créées en la base sous-marine de Saint-Nazaire et exposées en février-mars 2007 au fort de Villès-Martin, mais ses feuillages, luxuriants, pêchus, lancés à la conquête des toiles carrées, ressuyés après la pluie, vitalité et ingéniosité de la nature fixée l'espace d'un instant, le moment d'une vie.
André Hogommat est né le quinze octobre 1925 à Nantes. Élève de Michel Gimond, il en a conservé l'expression altière et dominante de son art, surtout des hommes qu'il sculpte, qu'il tire de l'expérience d'une vie qui ne cesse de s'émouvoir et d'apprendre. (voir le site) Fiers sont-ils, ses êtres statufiés, mais humains toujours, saisis dans leur mouvement, leur attitude, leur posture ou imposture, leur vie. Le personnage se dresse dans l'espace, prend corps par son mouvement, s'approprie les alentours. Sans chercher le réalisme, l'artiste fixe un corps en mouvement, que travaillent les tensions internes de son être en action et externes par les poussées imprimées par les doigts de l'artiste dans la glaise et le plâtre. La fonte traduit ce dialogue des tensions, des vagues, des pressions et dépressions en de magnifiques statues de vie.
Enfin, Alain Douillard est lui aussi nantais et né en 1929. Si Bergson a découvert l'homo faber, l'artisan, alors Alain Douillard est l'artiste faber. Il exprime son art en forgeant le métal (voir le site) depuis les années 1960 ; des œuvres inspirées par les Arts Déco naissent de son inspiration. Elles ont fait l'objet en 2010 d'une première rétrospective américaine à New York. Réfugié à Saint-Fiacre sur Maine, dans le Vignoble, pendant la seconde guerre mondiale, Alain Douillard commence à sculpter le bois et la pierre pour s'occuper. Après l’École des Beaux Arts de Nantes, il travaille pour des institutions et rénove notamment le Théâtre National. Le chemin de croix en bois et fer forgé de l'église Saint-Félix à Nantes est son œuvre. On lui doit aussi les mats Signal 1 % auprès de certains collèges, à Saint-Mars la Jaille ou aux Dervallières, véritables fanaux de l'enseignement post-moderne.
La galerie Fine Art créée par Laurent Schkolnyk et Éric Houbeaut se trouve au n° 2 rue du Château, tout près de l'entrée du Château des Ducs de Bretagne. En plus des belles œuvres exposées, elle a aussi une riche collection d'objets d'art asiatique et de masques africains. L'exposition dure jusqu'au dimanche 15 janvier 2012.
Galerie Fine Art, 2 rue du Château, 44000 Nantes
02 40 20 03 48 (voir le site)
Louis Bouveron