Après la présentation de son film “Histoire d'un secret” en avril 2007 (partenariat Chlorofilm/ Café philo) avec Joëlle Brunerie Kauffman, Mariana Otero est venue en personne présenter un film plus engagé, sur l'essai d'une petite entreprise de 45 salariés, "Starissima", de se transformer en SCOOP pour éviter la faillite. Plus de cent cinquante spectateurs assistaient à la séance, préparée par l'équipe de cinéphiles de l'association Chlorofilm.
Un travail minutieux de documentariste
Pendant trois mois, Mariana Otero va venir à l'usine, poser sa caméra avec son preneur de son et filmer 70 heures de rushes. Des réunions, en haut avec les commerciaux, aux interviews des ouvrières, des piqueuses chinoises, ou des filles chargées de la livraison en bas de l'usine.
Petits clins d'oeil rieurs dans ce qui va devenir le récit ordinaire d'une faillite annoncée : la lingerie féminine reniflée par les hommes, les beaux dessous affriolants sur les blouses bleues uniformes des filles, les chansons chinoises, les réparties magnifiques des deux vedettes du film, toutes étonnées de pouvoir choisir, de se retrouver en réunion où elles peuvent donner leur avis, d'être actrices respectées pour ce qu'elles sont.
Une SCOP : le dernier espoir ?
La SCOP a failli se faire, les salariés ayant tous signé l'accord pour donner un mois de salaire, mais l'annonce du désengagement d'un des trois grands acheteurs va faire sombrer très vite l'entreprise.
Aujourd'hui, une grande partie des salariés est au chômage, restent ces belles images de femmes qui lèvent la tête, qui rient, et qui décident de leur avenir. La fin en comédie musicale, orchestrée par Marianne et un ami musicien, serait à diffuser dans toutes les entreprises en danger.
Avant qu'il ne soit trop tard. Car trop souvent, selon l'ancien directeur régional des SCOOP du grand ouest, François Kerfourn, qui a beaucoup épaulé Mariana pour ce film et qui était présent à ce débat : “le projet de SCOP arrive trop tard”. Avec le papy boom, les entreprises à reprendre se chiffrent à des milliers en France, et la SCOOP pourrait être une solution ...