Cette crise est une conséquence directe de la décision politique de l'U.E. (États et Commission Barosso/Fisher-Boel) qui a voulu sortir du système des quotas laitiers pour prendre des parts du marché mondial ; sans soutien ni régulation ; conformément aux accords de l'O.M.C. Pour y parvenir à l'horizon 2013/2014, il avait été décidé, il y a 2 ans, d'augmenter de 1% par an le quota de chaque état-membre ; cela devait, disait-on, provoquer un « atterrissage en douceur » ; c'est, avant tout , une crise de surproduction organisée.
Dans ce contexte, la situation de l'entreprise Entremont-Alliance, née de la fusion récente de l'activité lait du groupe coopératif breton Unicopa et de la société Entremont détenue par une holding financière belge CNP, dont le siège se situe à Annecy en Savoie, qui collecte le lait de 5000 exploitations en Bretagne, avec des usines dans toute la région est très préoccupante.
Cette société est à 40% de produits industriels, c'est-à-dire l'une des plus exposée à cette crise, d'autant plus que le groupe Unicopa est lui-même très fragilisé en ce moment. L'effondrement d'une telle entreprise aurait des conséquences catastrophiques, pour l'emploi dans toute la Bretagne, et pour les producteurs dont elle collecte le lait.
Au niveau des exploitations, c'est une baisse brutale de l'ordre 30% du prix du lait, 20 à 25% du chiffre d'affaires pour les spécialisés ; soit de 60 à 120% du revenu de l'éleveur. Un grand nombre d'exploitants sont donc menacés à court terme, en particulier les jeunes agriculteurs, d'autres lassés de traire les vaches 14 fois par semaine pour gagner un “petit SMIC“ peuvent être tentés d'abandonner cette production.
Il est impératif que l'UE abandonne rapidement l'idée de la fin des quotas, au contraire il faut les réduire immédiatement de 3 ou 4% et à l'avenir s'en servir pour adapter l'offre à la demande. Cette maîtrise de la production ne peut être, au minimum qu'européenne, sinon elle serait sans effets. Les députés européens libéraux hostiles aux quotas qui viennent d'être élus devront le comprendre .
Il faut, également, revoir au niveau français, les règles de la distribution des produits alimentaires, la récente loi dite demodernisation de l'économie » ne va pas dans le bon sens. Les agriculteurs doivent obtenir un pouvoir de négociation identique à celui des industriels et des distributeurs, cela éviterait le recours aux actions dures. Entre 2000 et 2006 le pack de lait a augmenté de 183%. Les producteurs et les consommateurs ne veulent plus être les vaches à lait des actionnaires et des centrales d'achat de la grande distribution.
Enfin, pour le plus long terme, l'UDB demande qu'au niveau breton soit mise en place une véritable politique de recherche et de développement universitaire en lien avec les entreprises concernées pour mettre au point et trouver, à partir de la culture et des traditions si riches chez nous, les voies de développement et les produits indélocalisables qui feront nos AOC de demain.
UDB Kreiz Breizh