Pierre Colin vient de mourir à Tarbes d'une longue maladie. Né dans le Finistère dans le Cap Sizun, il vivait à Tarbes mais séjournait régulièrement avec son épouse Maïté en Bretagne. Il était actuellement vice-président de la Maison de la Poésie du Pays de Quimperlé.
Auteur d'une trentaine de recueils de poèmes, il avait obtenu plusieurs prix : le Prix national de Poésie Jeunesse en 1996 pour Une épine de bonheur (La Bartavelle), le Prix spécial du jury du Concours international de poésie Max-Pol Fouchet en octobre 2006 pour La lave et l'obscur (Préface Werner Lambersy et Luis Mizon, éditions Le Castor Astral).
En 2010, il fut lauréat du Prix Xavier-Grall pour l'ensemble de son oeuvre.
Derniers ouvrages : Le livre du presque rien (Encres Vives, spécial Pierre Colin), Je ne suis jamais sorti de Babylone (Editions Multiples).
Toutes nos pensées vont à son épouse Maïté, à sa famille et à ses amis proches.
Voici un de ses textes récents écrit lors d'un séjour à Audierne :
"Chacun sa fête de nuit.
Chacun sa fête de nuit. Celle de Grall était nourrie d'un idéal, d'une mystique exprimant sa véhémente passion pour la Bretagne. La mienne est plus proche des rivages. Elle suit les sentiers qui traversent le vent solaire, bordé de bruyères, de salicaires et d'arméries marines. Celle de Grall appelle l'utopie, un rêve, loin d'une humanité prisonnière de chaînes ancestrales, l'avènement d'une poétique totale, un socialisme lyrique dont la Bretagne serait l'épicentre d'un tout-monde, comme dira plus tard Edouard Glissant, un monde réenchanté par la puissance d'un verbe universel. Mon Graal est rivé à la pierre, à la forêt, au vent, à la tempête, à l'océan qui sans cesse se brise comme un poème sur le rocher du monde. Ma patrie, c'est la lutte, le combat quotidien, le réel sursaignant d'Artaud, dont il revient aux hommes d'extraire les plus précieux trésors, la tendresse et la science. Les mots sont pleins de pharaons perdus.
Cap Sizun
Juillet 2012"
publié dans Xavier Grall parmi les siens (Rafael de Surtis éditeur)